Vesoul : contre les expulsions, soutien aux migrants14/02/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/02/2585.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vesoul : contre les expulsions, soutien aux migrants

Début février, le même jour, deux familles originaires d’Arménie et vivant en Haute-Saône depuis plusieurs années, dont la régularisation est refusée, ont été raflées par les gendarmes. Expédiées au centre de rétention de Metz, elles ont été dès le lendemain mises dans un avion pour l’Arménie.

Pour l’une de ces familles, les deux plus grands enfants étant introuvables, la mère n’est pas partie. Le préfet a alors exécuté la « mesure d’éloignement » sur le père avec un bébé dans les bras et deux autres enfants qu’il a été contraint d’aller chercher à la sortie de l’école, encadré par des gendarmes.

Dès cette nouvelle connue, devant le collège de Saint-Loup, les enseignants ont accompagné les élèves qui se sont rassemblés et ont envoyé des messages de fraternité à leurs cinq camarades manquant à l’appel. Au lycée voisin de Luxeuil, une trentaine d’enseignants ont débrayé et protesté avec les lycéens pour soutenir Assia, fille d’une des familles expulsées, déterminée à revenir étudier ici, ainsi que ses frères. Devant la préfecture de Vesoul, les soutiens et amis de la famille écartelée, au nombre d’une soixantaine, ont dénoncé le sort qui lui est fait, le chantage de la préfecture pour forcer la mère à retrouver ses grands enfants et lui faire accepter un regroupement familial en Arménie, alors qu’ils veulent être régularisés en France.

Macron, Collomb et les préfets organisent des expulsions au pas de charge et durcissent les conditions d’accueil des migrants.

La soixantaine qui sont au centre d’accueil et d’orientation d’Echenoz-La Méline, près de Vesoul, sont des jeunes venant souvent de pays africains et ayant traversé l’enfer. Beaucoup refusent d’être réexpédiés dans le premier pays d’Europe où ils sont arrivés, la Grèce ou l’Italie, car ils veulent pouvoir rester en France. Soutenus par des bénévoles qui les aident au quotidien, et le collectif d’aide aux migrants de Haute-Saône, ils étaient aussi nombreux à participer à la deuxième manifestation organisée le 10 février dans les rues de Vesoul, qui a regroupé une centaine de personnes.

Sur les banderoles et les pancartes, on lisait : « Nous refusons d’être complices des réexpéditions », « Unis, nous ne nous tairons pas », « Nous sommes 7 milliards d’étrangers dans le monde », « Accueil des exilés, un droit, une volonté. »

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