Refonte des aides : agriculteurs en colère14/02/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/02/2585.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Refonte des aides : agriculteurs en colère

Depuis plusieurs semaines, du Sud-Ouest au Centre, les agriculteurs se mobilisent : le 12 janvier, ceux du Gers ont bloqué les accès à Auch, ceux du Loiret et d’Indre-et-Loire ont installé des barrages sur l’autoroute A10, d’autres, dans le Cher, ont manifesté sous le mot d’ordre « Touche pas à ma ZAD (Zone agricole défavorisée) ! ».

Leur cible est la réforme des aides aux agriculteurs, très souvent des éleveurs, dont les terres sont situées dans des zones difficiles en raison de handicaps naturels, géographiques ou climatiques.

Prétendant éviter une « hétérogénéité trop importante entre les États membres », l’Union européenne a demandé aux différents États de revoir l’attribution de ces aides comprises dans le budget de la PAC, la politique agricole commune. Le gouvernement a donc proposé une refonte de la carte des zones défavorisées, qui datait de 1976. Il intègrerait de nouveaux bénéficiaires, mais il en exclut d’autres. Dans le sud de la France, le projet prévoyait ainsi l’exclusion de 508 communes, chiffre ramené à 345 suite aux premières mobilisations. En Touraine,150 communes sur 277 seraient touchées.

Être exclus du dispositif signifie pour certains agriculteurs perdre de 5 000 à 10 000 euros par an. Un éleveur du Sud-Ouest disait qu’il passerait d’un revenu équivalant à un smic mensuel à un demi-smic.

Le gouvernement devrait présenter en mars son projet définitif avec application en janvier 2019. Il ne promet aux futurs exclus que des mesures compensatoires mais temporaires. Il n’y a pas là de quoi convaincre les agriculteurs et les éleveurs les plus déterminés.

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