Métropole et ville de Tours : en grève contre le vol des congés14/02/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/02/2585.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Métropole et ville de Tours : en grève contre le vol des congés

Depuis plusieurs années, les salariés de 22 communes avoisinant Tours ont été petit à petit transférés à l’agglomération, devenue Tours Métropole. Leurs primes et leurs congés étaient la plupart du temps différents d’une commune à l’autre. Face aux questions concernant les conditions de travail et les salaires, les élus ont toujours essayé de se montrer rassurants : rien ne changerait dans un premier temps, et en cas d’harmonisation, elle se ferait par le haut.

Maintenant, c’est une toute autre chanson. Par souci d’harmonisation, la direction de la métropole a annoncé vouloir supprimer tous les congés d’ancienneté, ce qui représente pour les anciens salariés de la ville de Tours jusqu’à cinq jours en moins. Et elle parle de sanctionner les arrêts maladie par des prélèvements sur le régime indemnitaire.

Cette annonce a provoqué une levée de boucliers. Jeudi 1er février, une heure d’information syndicale a réuni près de 800 agents. Ils ont décidé une grève reconductible à partir du jeudi 8. Les agents de la mairie de Tours ont saisi l’occasion de faire grève eux aussi. La hiérarchie qui, à la métropole, s’en prend aux congés, est en partie la même qu’à la ville de Tours. Il n’y a pas besoin de réfléchir beaucoup pour deviner qu’ils ne vont pas s’arrêter en si bon chemin.

La veille de la grève, la direction a rencontré l’intersyndicale et a en partie reculé : elle maintiendrait les congés d’ancienneté déjà acquis, mais bloquerait à partir de 2018 l’acquisition de nouveaux jours. À terme, ce serait la suppression pure et simple de ces congés. Quant aux retenues sur les primes pour arrêt maladie, elle pourrait en « discuter » dans les mois qui viennent.

Mais il n’y a rien à discuter. Les salaires dans la fonction publique territoriale sont extrêmement bas. Vouloir réduire des salaires déjà insuffisants, vouloir supprimer des jours de repos à des agents surmenés, c’est une provocation. Ça l’est d’autant plus que cette idée de s’en prendre aux agents pour faire des économies vient d’un encadrement qui est loin de connaître les mêmes difficultés. À commencer par le président de la métropole, Philippe Briand. À la tête du troisième réseau immobilier Cytia, il est classé par le magazine Challenge comme faisant partie des plus grandes fortunes de France. Interrogé par un journal local, il la joue modeste et voudrait se faire passer pour un monsieur Tout-le-monde qui vit avec un salaire normal… de 8 000 euros par mois.

On ne vit vraiment pas dans le même monde ! Les seuls arguments qu’entendent ces gens-là, c’est le rapport de force. Les agents l’ont bien compris. Depuis jeudi 8 février, ils reconduisent la grève, et se retrouvent tous les jours pour décider des actions à mener.

Mardi 13, plusieurs équipes de grévistes sont allées devant les différents dépôts de collecte des ordures : pas un camion n’est sorti du dépôt principal. À 5 h 30 ils se sont retrouvés à 80 en assemblée générale. Ils ont décidé d’aller voir leurs collègues à la propreté urbaine et les égoutiers pour l’embauche de 8 heures.

Une réunion de négociation était prévue jeudi 15 février au matin au siège de la métropole avec l’intersyndicale. Une forte minorité de grévistes souhaite renforcer la grève à cette occasion et essaie de s’en donner les moyens.

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