Hôpital : énième plan d’économies et de dégradations14/02/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/02/2585.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital : énième plan d’économies et de dégradations

Mardi 13 février, le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre de la Santé Agnès Buzyn étaient en visite au centre hospitalier d’Eaubonne dans le Val d’Oise. Ils ont annoncé, concernant le système de santé et l’hôpital, le lancement d’une réforme « globale, cohérente, méthodique », ont affirmé que « le temps des rafistolages est révolu » et promis d’apporter des solutions aux problèmes des soignants et au déficit des hôpitaux.

Il y a un seul point concret dans ce qui précède : les problèmes du personnel hospitalier, l’extrême difficulté dans laquelle il doit se débattre pour essayer de remplir sa fonction et pour que l’hôpital public continue à tourner.

Pas une semaine ne se passe sans que des médecins, des soignants, voire des patients dénoncent la dégradation des soins et des conditions de travail. En janvier, c’était une pétition signée par un millier de médecins, aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, c’est le mouvement #balancetonhosto qui exprime le malaise, la colère des professionnels de santé contre ce qu’ils subissent.

Alors le gouvernement parle de concertation, de réunions jusqu’au mois de mai afin de « recueillir l’avis des acteurs de terrain. » Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, car depuis des années, des « acteurs de terrain » donnent leur avis, affirment qu’il faut embaucher !

Il est question, comme à chaque fois, à chaque réforme, de mauvaise répartition, de nécessaires réorganisations et d’indispensable chasse aux actes « inutiles » qui représenteraient, si on en croit Agnès Buzyn, 30 % des dépenses de l’Assurance maladie. Ainsi, pour la énième fois, on entrevoit la continuation, voire l’accélération de ces réformes qui ont pour seul objectif d’exiger du personnel de faire plus avec moins.

Et puis, sans surprise, car annoncée depuis longtemps par le gouvernement, la réforme du financement des hôpitaux est remise sur la table. Et de cibler la tarification à l’activité, la T2A, mise en place en 2004 et selon laquelle les soins sont facturés à l’Assurance maladie sur la base d’un barème fixé pour chaque acte médical. En conséquence, les hôpitaux ont tendance à privilégier les actes les plus rentables financièrement afin de tenter d’équilibrer leur budget. Le gouvernement propose donc de plafonner à 50 % la tarification à l’activité. Pour le reste, il est question de repenser les modes de rémunération, de « concevoir une réforme en profondeur de la tarification des soins », de créer « une task-force dédiée à la réforme du financement du système ».

Ce sont autant de mots creux pour couvrir le fait que tout va continuer comme avant, ou même en pire, avec pour seule boussole, le maximum d’économies, et pour unique critère la rentabilité financière.

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