Dans les entreprises

Leclerc – Conflans : grève pour les salaires et contre l’arbitraire

Samedi 3 février, au supermarché Leclerc de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, une partie des salariés se sont mis en grève contre des licenciements particulièrement injustes, pour les salaires, les conditions de travail et contre l’arbitraire du patron.

grève pour  les salaires et contre l’arbitraire

Dès avant l’ouverture du magasin, un groupe d’employés, surtout des femmes, se sont rassemblés à l’appel de la CGT devant l’entrée du supermarché, recevant des marques de sympathie de la part de ceux qui n’avaient pas pu ou pas osé les rejoindre.

Le patron entretient une ambiance très dure dans ce magasin de 150 salariés, et vise particulièrement ceux qui relèvent la tête. En quelques semaines, treize personnes ont été licenciées pour des motifs particulièrement révoltants, quelques euros d’erreur sur la caisse ou des bouteilles cassées. Tout cela pour imposer par la peur les bas salaires et de mauvaises conditions de travail : les absences ne sont pas remplacées ; du matériel aussi simple et indispensable que des cutters, des vestes ou des gants contre le froid, manquent ; les étudiants en temps partiel n’arrivent pas à prendre leurs pauses et subissent des retards de paie.

Le samedi 3 février, comme certains demandaient des nouvelles de la paie de janvier, en retard, un chef a répondu avec son arrogance habituelle : « Si tu veux être payé, commence par travailler », ce qui a immédiatement convaincu plusieurs salariés de rejoindre la grève.

Ces mauvaises conditions de travail sont connues d’une grande partie des clients, qui ont été nombreux à manifester sur un cahier leur soutien aux grévistes qui s’adressaient à eux avec un tract expliquant leur mouvement. Une salariée de Carrefour a même crié sa colère : « C’est pareil chez nous, ce sont tous des voleurs. Il faudrait faire la même chose à Carrefour. »

Le magasin a ouvert avec une heure de retard. Le patron a aussi convoqué un huissier et demandé sans succès à la police d’évacuer les grévistes. Comme ses manœuvres n’arrivaient pas à les intimider, il a fini par fermer le magasin en début d’après-midi, préférant perdre la meilleure recette de la semaine plutôt que de lâcher ne serait-ce que des cutters et des gants.

Cela en dit long sur le personnage. Mais les grévistes ont ressenti cela comme une victoire qui les vengeait de son arrogance. Une douzaine avaient déjà fait grève en septembre dernier. Cette fois, ils étaient plus du double. Tous sont donc très fiers de leur mouvement qui se renforce et s’organise, et sont prêts à le reprendre jusqu’à satisfaction.

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