Assaut du Raid à Saint-Denis : le mépris pour les pauvres07/02/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/02/2584.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assaut du Raid à Saint-Denis : le mépris pour les pauvres

Alors que le procès de Jawad Bendaoud, surnommé le logeur des terroristes, a occupé les médias, ces derniers ont été bien plus discrets sur le jugement rendu mercredi 31 janvier contre les habitants du 48, rue de la République, à Saint-Denis.

Ces derniers ont attaqué l’État pour exiger une provision d’indemnisation pour la destruction de leur immeuble. En vain : une nouvelle fois, la justice montre son mépris à l’égard de ces habitants qui ont le malheur d’être immigrés et modestes.

Le 18 novembre 2015, les policiers lançaient un assaut contre l’immeuble du 48, rue de la République, le détruisant en grande partie. 83 personnes étaient purement et simplement privées de tout hébergement, abritées dans un premier temps dans un gymnase, puis oubliées par l’État. Trois habitants, pourtant grièvement blessés, ont été également laissés à la rue. Il a fallu une lutte acharnée des résidents, épaulés par les habitants du quartier et l’association le DAL, pour que tous aient un toit et pour obtenir la régularisation des sans-papiers présents dans l’immeuble.

Depuis le début, l’État refuse de reconnaître ces habitants comme des victimes du terrorisme. Pourtant, certains ont vécu sept heures d’enfer sous les tirs des policiers, suivis de l’explosion d’une bombe. L’immeuble ne compte pas moins de 5 000 impacts de balles.

L’État a fini au moins par reconnaître sa responsabilité dans sa destruction. Mais, pour le moment, ces déclarations n’ont valu que des indemnisations dérisoires à quelques habitants. Le procès ne concernait que les propriétaires occupants et les bailleurs. Ces derniers voulaient obtenir des provisions d’indemnisation. Outre qu’ils ne peuvent plus habiter dans leur logement et qu’ils sont obligés de louer, les petits propriétaires continuent de recevoir des factures, la taxe d’habitation pour certains, les crédits pour d’autres.

Le jugement rendu mercredi est un nouveau déni de justice. L’État refuse de les indemniser en prétendant que l’immeuble a été détruit parce qu’il était insalubre. Gageons que si les terroristes s’étaient réfugiés dans le cossu 16e arrondissement, justice aurait été rendue !

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