Dans les entreprises

Groupe Bosch : le chantage de la direction

La direction de Bosch a annoncé un investissement de 14 millions dans son usine d’Onet-le-Château. près de Rodez, à condition que soit signé avant le mois d’avril un accord de compétitivité.

Ce sont toujours les mêmes arguments qui sont employés. Dans cette usine spécialisée dans le diesel (bougies et systèmes d’injection), les difficultés du secteur (50 % des ventes de voitures en 2017 contre 77 % en 2012) sont mises en avant pour justifier la modernisation de la production. La direction dit vouloir conserver un maximum d’emplois et diversifier le site, mais ne s’engage à rien. Elle maintiendrait au mieux une ligne de production sur les deux existantes et en dit encore moins sur d’éventuels produits nouveaux. Quant au personnel, la direction annonce déjà qu’entre 350 et 450 emplois seraient supprimés, sans parler des 8 500 ou 10 000 emplois induits qui seraient menacés dans la région au cas où, finalement, tout le site serait fermé.

Bosch fait du chantage à l’emploi dans cette usine qu’il avait déjà menacé de fermer en 2010, faute d’un accord de compétitivité finalement signé par les syndicats. Dans une autre usine du groupe, à Vénissieux en banlieue de Lyon, Bosch avait aussi demandé des sacrifices aux travailleurs en termes de durée de travail, avec le passage de 35 à 36 heures et la suppression de 6 jours de RTT, toujours pour « sauver » des emplois.

Bosch prétend être en difficulté, mais c’est un trust qui emploie près de 250 000 salariés dans le monde et fait des bénéfices, 5,3 milliards en 2015 et 4,3 milliards en 2016. Alors, il n’y a aucune raison pour que les travailleurs de Rodez et du groupe en général fassent les frais de la politique du patron. Bosch peut et doit maintenir tous les emplois.

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