Diesel : cobayes animaux et humains31/01/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/02/2583.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Diesel : cobayes animaux et humains

Les presses américaine et allemande ont révélé que les industriels allemands de l’automobile ont organisé des tests sur des humains et des animaux.

En 2014, un organisme de recherche situé aux États-Unis et financé par Volkswagen, Daimler et BMW a en effet fait inhaler à des singes les gaz d’échappement d’une voiture munie d’un moteur Diesel. Dix macaques étaient ainsi enfermés pendant quatre heures dans une pièce pour étudier les effets sur eux des oxydes d’azote émis par une voiture posée sur un tapis roulant moteur en marche. Et entre 2012 et 2015, c’est dans un service de l’hôpital d’Aix-la-Chapelle en Allemagne que 25 jeunes adultes ont été exposés au dioxyde d’azote. Chaque semaine, ils devaient rester pendant trois heures dans une salle de 40 m² où les concentrations de ce gaz pouvaient aller jusqu’à trois fois la valeur limite autorisée, devant aussi parfois pédaler sur un vélo d’appartement.

Ces révélations ont fait scandale en Allemagne, obligeant le gouvernement et Angela Merkel à demander des comptes aux constructeurs. Les directions des entreprises mises en cause n’ont pas osé nier les faits, mais elles cherchent à s’en disculper. Le patron de Volkswagen a déclaré que ces tests n’étaient « pas éthiques et étaient repoussants », et a promis qu’en interne il y aurait « des conséquences ».

L’entreprise trouvera sûrement un ou plusieurs coupables à qui faire porter le chapeau et le gouvernement allemand s’en satisfera. Car, derrière leurs déclarations hypocrites, leur préoccupation commune est d’éteindre le scandale pour que la vente de voitures et les affaires continuent.

Dans le concert des déclarations, l’une mérite d’être relevée. La direction de Volkswagen a justifié ses tests sur les humains en disant que « les pollutions auxquelles ont été exposés les sujets étaient nettement inférieures aux concentrations qui peuvent se manifester dans de nombreux lieux de travail en Allemagne ». On sait que dans nombre de garages, d’entrepôts ou d’entreprises, en Allemagne sûrement pas plus qu’ailleurs, l’air est irrespirable. Mais les études sur le degré de pollution y sont plutôt rares. Alors si des industriels et des constructeurs d’automobiles qui ont financé des études sur la toxicité le disent, on peut leur faire confiance !

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