Renault Trucks – Lyon : l’image et la réalité10/01/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/01/p14_Porte_K_Renault_Trucks_C_LO_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks – Lyon : l’image et la réalité

Au mois de novembre, deux travailleurs de Renault Trucks, l’un de l’usine Ponts à Saint-Priest, l’autre de l’Emboutissage à Vénissieux, dans l’agglomération lyonnaise, ont été licenciés pour inaptitude à tout emploi. Ces licenciements, qui ont été dénoncés par la CGT dans la presse régionale, ont choqué de nombreux salariés, car Renault Trucks a pour habitude de se prétendre une entreprise « handi’accueillante ».

Illustration - l’image et la réalité

C’est ainsi qu’elle a été présentée dans la presse et à la télévision à l’occasion de la semaine de l’emploi des travailleurs handicapés qui a eu lieu fin octobre-début novembre.

Il y a donc un gouffre entre les déclarations de la direction et la réalité dans les usines, pas seulement sur les sites lyonnais mais aussi sur les autres sites de production, en particulier à l’usine de montage de camions de Bourg-en-Bresse.

Depuis de nombreuses années, la direction est à la recherche du moindre gain de productivité, ce qui veut dire travailler de plus en plus vite en étant de moins en moins nombreux. Cette course à la productivité a pour conséquence une multiplication des problèmes de santé sur les lignes de montage, avec de nombreux troubles musculosquelettiques. Il faut donc reclasser ces travailleurs qui ne peuvent plus tenir les cadences imposées. Mais il y a de moins en moins de postes de reclassement. Les postes situés hors de lignes de montage, pour préparer des sous-ensembles pour la ligne, étaient des postes allégés, mais ils ont eux aussi subi l’augmentation de la productivité. À tel point qu’aujourd’hui certains postes hors-ligne sont plus chargés que la ligne de montage elle-même.

La direction ne propose donc aucun poste à ces travailleurs que les conditions de travail imposées ont transformés en handicapés, ou alors des postes qu’ils ne peuvent pas tenir en raison de leurs inaptitudes médicales, et cela aboutit à leur licenciement.

Pendant ce temps-là, la direction multiplie les initiatives, dans et hors de l’entreprise, pour faire croire qu’elle est soucieuse de l’avenir des handicapés. Elle organise même une collecte de bouchons en plastique pour aider des associations et multiplie les informations dans le journal patronal ou dans les selfs.

Elle s’appuie aussi, depuis de nombreuses années, sur un accord handicapés, renouvelé tous les trois ans et signé par l’ensemble des organisations syndicales. Dans cet accord, la seule mesure concrète en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés était l’engagement de procéder à six embauches, sur la durée de l’accord, donc en trois ans, et sur l’ensemble des usines de Renault Trucks en France. La direction se félicite d’avoir dépassé cet objectif – ambitieux comme on voit ! – en ayant procédé à huit embauches… sur un effectif de plus de 7 000 salariés.

Voilà la réalité de l’emploi des travailleurs handicapés : beaucoup de discours mais très peu de concret, et en plus des licenciements.

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