Migrants : le gouvernement organise la chasse10/01/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/01/2580.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : le gouvernement organise la chasse

La loi asile et immigration que le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb doit présenter d’ici février montre que les migrants n’ont rien à attendre de ce gouvernement. L’objectif est clairement affiché par Macron qui a déclaré que « la France ne pourra accueillir tout le monde ».

Quant à Collomb, il annonce que l’objectif de la loi est d’empêcher que le droit d’asile soit « dévoyé »… comme si on l’accordait actuellement à des milliers d’étrangers qui en abuseraient !

En décembre déjà, une circulaire sur les migrants du ministère de l’Intérieur avait soulevé les protestations d’associations et même de quelques députés de la majorité présidentielle. Elle prévoyait qu’un recensement des étrangers se fasse dans les centres d’hébergement d’urgence permettant un premier tri avant d’expulser tous ceux à qui le droit d’asile aurait été refusé. La décision de doubler la durée de rétention (de 45 à 90 jours) dans les centres de rétention administrative va dans le même sens de serrer la vis. Dans une autre circulaire de décembre, Collomb avait demandé aux préfets d’accélérer les expulsions et il s’est félicité début janvier qu’elles aient augmenté de 14 % dans les onze premiers mois de 2017. Et c’est sans parler des mesures policières prises pour évacuer les campements sauvages dans les grandes villes du pays. On a vu la brutalité avec laquelle au petit matin des campements sont détruits, les abris abattus et le matériel des migrants dispersé.

Bien sûr lors de ses déclarations, Macron, le cœur sur la main, dit que « accueillir des réfugiés, c’est notre devoir et notre honneur » et dans ses vœux il parle « d’humanité et d’efficacité ». Mais, comme ses prédécesseurs, il met en place un arsenal juridique et policier pour traquer les migrants avant de les expulser. Face à cette politique indigne dans un pays riche qui, contrairement aux déclarations gouvernementales, est tout à fait capable d’accueillir « la misère du monde », il faut exiger la liberté de circulation et d’installation pour tous les migrants.

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