Dans les entreprises

Apple : manigances et tromperies

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour obsolescence programmée et tromperies contre Apple, après une plainte déposée par l’association HOP. Celle-ci a été créée en 2015 dans la foulée de l’adoption de la loi Hamon, qui transformait l’obsolescence programmée en délit passible d’amende et d’emprisonnement.

Suite aux travaux d’un expert extérieur et des plaintes déposées aux États-Unis et en Israël, Apple a dû admettre qu’il programmait le ralentissement de certains de ses modèles de téléphones. Il s’en est excusé mais prétend que ces manipulations, au travers des mises à jour imposées des logiciels, ont seulement pour but de prolonger la durée de vie des téléphones en évitant d’atteindre le moment où la batterie ne peut plus fonctionner…

Entre la preuve des agissements d’Apple et sa condamnation pour avoir intentionnellement trompé les usagers, il y a un pas qui n’est pas encore franchi. Mais cette enquête, à la suite de celle qui vise Epson, fabricant d’imprimantes qui oblige ses clients à remplacer leurs cartouches ainsi que leur imprimante beaucoup plus rapidement que nécessaire, montre un des aspects du gaspillage capitaliste. Ces arnaques s’ajoutent aux nombreux autres moyens techniques ou marketing destinés à inciter les consommateurs à remplacer régulièrement leur appareil.

L’État français a imposé récemment quelques limites à ces usages sans pour autant s’y attaquer vraiment. Contre le gaspillage, il se contente le plus souvent d’abreuver les consommateurs de messages leur demandant d’économiser les matières premières, ou de limiter les déchets, comme s’ils étaient les principaux responsables. Quant à lever le secret industriel qui permet aux entreprises de se livrer à ces pratiques d’obsolescence programmée, il n’en est pas question.

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