Gynécologie : le désert médical s’étend03/01/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/01/2579.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gynécologie : le désert médical s’étend

Dans de nombreuses villes, décrocher un rendez-vous chez un gynécologue médical relève de plus en plus du parcours du combattant. Ainsi Aulnay-sous-Bois, ville de 89 000 habitants, n’en compte aucun. Les gynécologues médicaux ne sont plus que 1 136 en France, pour 28 millions de femmes âgées de plus de 16 ans. Entre 2007 et 2017, le nombre de ces spécialistes a chuté de 41,6 % et pourrait tomber à 531 en 2025. Tout cela parce que les autorités ont décidé d’arrêter d’en former entre 1987 et 2003. Face à la pénurie croissante et à la mobilisation des gynécologues, elles en ont de nouveau formé soixante par an, ce qui reste insuffisant face au nombre de départs en retraite.

À la différence du gynécologue obstétricien qui pratique les accouchements, le gynécologue médical s’occupe surtout de prévention. Il dépiste les cancers du col de l’utérus ou du sein, prescrit la contraception, suit les femmes ménopausées, s’occupe des problèmes de stérilité. Sa mission est donc indispensable pour la santé des femmes. Bien sûr, les médecins généralistes sont formés pour certains de ces actes mais, dans les faits, ils en font très peu, d’autant que la pénurie de généralistes est elle aussi criante. Du coup de nombreuses femmes renoncent à se faire suivre, ce qui à terme risque de provoquer une recrudescence de cancers.

À cette pénurie s’ajoute bien sûr une inégalité territoriale et sociale : on compte 4,2 gynécologues pour 100 000 habitants dans la Creuse, 4,32 en Dordogne, contre 28,6 à Paris ou 67,4 à Neuilly-sur-Seine, la ville la mieux dotée de France, et zéro à Aulnay ou à Ivry-sur-Seine. Le désert médical, c’est pour les plus pauvres.

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