Leur société

Automobile : les patrons contents d’eux

Pour la nouvelle année, les constructeurs automobiles français communiquent sur un ton triomphant. Leurs ventes de voitures neuves se sont à nouveau bien portées en 2017, et atteindraient les 2,5 millions de véhicules, utilitaires compris.

L’année 2018 commence donc bien pour eux. Pour qu’elle continue de même, les deux groupes se sont offert, pour PSA, en août dernier, la firme Opel et la part de marché qui correspond, pour Renault, une nouvelle coentreprise en Chine où la Clio serait très demandée. L’année 2017 s’était également bien déroulée du point de vue des profits, Tavarès ayant annoncé 1,7 milliard de bénéfices nets pour 2016 chez PSA, et Ghosn 3,5 milliards pour Renault-Nissan. Tout cela malgré les dieselgates et autres affaires malodorantes mises au jour.

Ces résultats ne sont pas magiques et proviennent de l’exploitation des dizaines de milliers de salariés embauchés, des milliers de travailleurs intérimaires et des employés de la sous-traitance. Pour fabriquer et vendre de plus en plus de voitures, les patrons de l’automobile n’embauchent pas, bien au contraire. Entre 2012 et 2016, PSA a supprimé près de 25 000 emplois et l’hémorragie a continué en 2017. Renault, en faisant signer, il y a un an, son plan triennal de compétitivité, avait annoncé pompeusement 3 600 embauches sur la période. En fait, ce qui a explosé, c’est le travail précaire – chez Renault, 9 000 postes de production reposent sur des salariés intérimaires –, la flexibilité imposée des postes et des horaires, et la pénibilité des conditions de travail.

La seule limite à celle-ci, ce sont les travailleurs eux-mêmes qui la fixent, par les coups de colère et les débrayages qu’ils déclenchent fréquemment, dans tel ou tel secteur, qu’ils soient embauchés ou intérimaires.

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