SNCF : usagers et cheminots trinquent27/12/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/12/P10_Lupo_train_bonde_Finalise.jpg.420x236_q85_box-0%2C192%2C2048%2C1344_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : usagers et cheminots trinquent

Après la mise en rideau de la totalité du réseau de la gare Montparnasse, après le dramatique accident au passage à niveau de Millas, après la pagaille dans les trains de banlieue avant Noël, le réseau de la gare Saint-Lazare a subi à son tour une panne générale mardi 26 décembre.

Illustration - usagers et cheminots trinquent

Chaque fois, la direction de la SNCF prétend trouver des explications et, chaque fois, elle promet que dorénavant les questions seront réglées en amont et les solutions de rechange envisagées.

Pourtant entre ces accidents, du plus terrifiant au plus quotidien, il y a un lien. Depuis des dizaines d’années, la SNCF privilégie les grandes lignes TGV aux dépens des autres, intercités et banlieue. Depuis des dizaines d’années également, la direction fait des économies sur le personnel dans tous les secteurs, y compris aux dépens de l’entretien du matériel et des voies. Cela finit forcément par se voir et, éventuellement, par produire des catastrophes. On se souvient que l’accident de Brétigny-sur-Orge, dans lequel sept personnes ont péri, était dû à un défaut d’entretien sur la voie.

Quelles que soient les circonstances particulières, les accidents aux passages à niveau sont dus à l’existence même de ces passages. On peut aussi prédire que, dès que la température descendra, des caténaires vont tomber sous le poids du gel, des trains s’arrêter en pleine voie et des passagers attendre des heures dans des wagons non chauffés. La SNCF expliquera l’accident par l’arrivée de l’hiver, événement pourtant prévisible s’il en est.

Tout en faisant porter la responsabilité des accidents exclusivement aux équipes de cheminots, les gouvernements successifs expliquent doctement que la SNCF doit faire toutes ces économies, sur les hommes et sur le matériel, pour payer les frais d’un endettement colossal. C’est bien pourtant l’État qui a contraint le service public à s’endetter, aiguillant ainsi le réseau ferré et ses finances directement vers les coffres des banques privées.

Ainsi, la dégradation des conditions de travail et la baisse des effectifs, le travail non fait et les retards, incidents, accidents et catastrophes qui en découlent sont au moins en partie le résultat du pillage du service public du chemin de fer au profit des banques.

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