Michelin – Cholet : un camouflet pour le patron27/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2578.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Cholet : un camouflet pour le patron

L’usine Michelin de Cholet compte 1 300 travailleurs, auxquels il faut ajouter de nombreux salariés d’entreprises prestataires, et fabrique des pneus pour 4x4 et camionnettes. En septembre dernier, le comité d’hygiène et de sécurité (CHS-CT) avait voté le principe d’une expertise sur les risques psychosociaux provoqués par les méthodes de management.

Le CHS-CT, à large majorité CGT, s’appuyait sur une succession de faits précis – brimades, vexations, procédures disciplinaires abusives, isolement de salariés – pour demander que soit reconnue l’existence de risques graves de souffrance au travail, susceptibles d’affecter la santé des salariés. Un exemple parmi d’autres : une ouvrière victime d’attouchements s’était vu préconiser... un changement de tenue vestimentaire.

L’un des responsables du personnel était particulièrement visé par la démarche du CHS-CT, pour son attitude désinvolte, méprisante et provocante, une attitude s’apparentant bien souvent à du harcèlement, ayant pour effet d’acculer des travailleurs à la démission. Ce cadre n’est pas le seul responsable. Au-dessus de lui, c’est la direction de Michelin qui fait pression sans cesse pour dépasser les objectifs de production et met les travailleurs en concurrence les uns avec les autres, ce qui entraîne parfois des altercations.

Michelin avait donc saisi le tribunal de grande instance (TGI) d’Angers pour faire annuler la demande d’expertise du CHS-CT, son principal argument étant « la diffamation à l’encontre d’un cadre proche de la retraite » qui avait rendu de bons et loyaux services pendant trente-sept ans. Chaque membre du CHS-CT était même assigné au tribunal par voie d’huissier.

Mais l’intimidation ne paie pas toujours, et le TGI a donné raison aux militants du CHS-CT. Michelin va devoir s’acquitter de 5 488 euros de frais de procédure et surtout payer les frais d’expertise. C’est un encouragement à ne pas baisser la tête et à continuer la lutte contre les pressions du patron.

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