Taxe nid-de-poule : en travers de la route20/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2577.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe nid-de-poule : en travers de la route

Il n’y aura pas de taxe nid-de-poule sur les automobiles, selon la ministre des Transports et le sénateur qui préside la commission de l’Aménagement du territoire. Il en avait été question, parmi d’autres pistes, afin de financer la maintenance du réseau routier qui se dégrade depuis des années.

Excepté les autoroutes, entretenues par leurs concessionnaires moyennant les péages très élevés, le reste, routes nationales ou départementales, va à vau-l’eau. Les défauts de revêtement et les nids-de-poule se multiplient et jouent même sans doute un rôle dans l’augmentation du nombre des accidents.

Pourquoi ? C’est très simple : ni l’État ni les collectivités locales ne consacrent suffisamment d’argent à l’entretien des routes. C’est exactement la même chose avec le réseau ferroviaire, avec les hôpitaux, les écoles.

Et, puisqu’il n’y a pas d’argent, la solution envisagée serait, comme toujours, de créer une nouvelle taxe. Or il existe déjà une taxe, la TICPE, taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques, que paie chaque automobiliste et qui rapporte plus de 15 milliards d’euros par an à l’État. En outre, cette TICPE augmente chaque année et augmentera en principe jusqu’en 2021, afin d’équilibrer le prix de l’essence et celui du diesel (un peu pour l’essence, davantage pour le gazole).

Eh bien, cela ne suffit pas. Il avait un moment été envisagé de faire payer les camions au moyen des fameux portiques de l’écotaxe. L’opération s’est soldée par un naufrage coûteux pour l’État. C’est pourquoi les responsables cherchent autre chose. Le président de la commission de l’Aménagement du territoire a déclaré : « Il manque plusieurs centaines de millions chaque année, (…) il manque rien de moins que 10 milliards. »

Seulement il y a une chose qu’aucun responsable n’ose avouer : c’est que, si l’argent manque, c’est parce que l’État aide financièrement le patronat depuis des années à coup de milliards qui ne sont pas ailleurs.

Alors la vignette anti-nids-de-poule a beau avoir été écartée cette année, il ne faut pas se réjouir trop vite : d’autres taxes sont envisagées. À moins que les autorités ne continuent de laisser le réseau se dégrader. Ou, et c’est le plus probable, les deux à la fois.

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