Sous-traitants d’EDF : nouveaux compteurs et vieilles méthodes20/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2577.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sous-traitants d’EDF : nouveaux compteurs et vieilles méthodes

EDF a partout confié à une cascade de sous-traitants la pose des nouveaux compteurs Linky. L’un d’entre eux, l’entreprise Phinelec, a lui-même sous-traité ce travail à une de ses filiales, OK Service, pour une partie de la Seine-Saint-Denis.

L’État et Pôle emploi ont d’abord proposé une formation qui apparaissait très insuffisante pour des travailleurs n’ayant aucune notion d’électricité et n’étant pas préparés aux risques spécifiques qu’implique la pose de compteurs. Cette formation n’offre d’ailleurs même pas l’attestation d’habilitation électrique et, de ce fait, une fois la formation délivrée, celle-ci ne permet absolument pas d’être embauché ailleurs.

Les salariés sont embauchés pour un CDD de trois ans maximum en contrats dits de chantier, que les ordonnances Macron voudraient généraliser. Le salaire est censé être de 1 550 euros brut par mois mais, pour atteindre cette somme, il y a des impératifs de rentabilité : la cadence exigée est d’un minimum de 150 compteurs par mois. Ni le temps de déplacement vers le chantier du jour, ni le temps de déplacement d’un compteur à un autre ne sont pris en compte. Le déplacement du véhicule vers les compteurs, puis entre les différents compteurs, se fait avec un équipement qui dépasse les 15 kg. Et la pression est constante, la moindre réclamation expose les salariés au licenciement. Des travailleurs se sont vus menacés de rupture de contrat pour avoir simplement réclamé le remboursement de l’équipement de sécurité qu’ils avaient entièrement avancé.

Le rythme de travail exigé est tel qu’il est difficile de respecter l’ensemble des normes de sécurité. Et lorsqu’il y a des vérifications de sûreté des installations, elles sont souvent prétexte à sanctionner les travailleurs. Il est ainsi fréquent que les travailleurs à qui on a mis la pression pour réaliser du chiffre se voient infliger des amendes sous forme de retenue sur salaire pour non-respect d’un certain nombre de normes de sécurité. Les amendes sont de 30 euros minimum et elles peuvent aller parfois jusqu’à 600 euros, s’accompagnant de trois jours de mise à pied.

EDF comme Phinelec et OK Service présentent les Linky comme des compteurs intelligents et de nouvelle génération mais, pour les travailleurs, c’est bien la vieille exploitation.

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