Ryanair : la direction recule20/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2577.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ryanair : la direction recule

Face aux menaces de grèves de la mi-décembre aux fêtes, Ryanair, la compagnie aérienne low cost irlandaise, a accepté de discuter avec les syndicats de pilotes de six pays où elle a des bases. Depuis sa création, Ryanair refuse au maximum de reconnaître les syndicats, préférant, disait-elle, s’adresser directement aux pilotes. Elle a donc dû en rabattre devant le mécontentement des pilotes et des passagers.

Les conditions de travail sont déplorables. La fatigue des pilotes est telle que certains s’endorment en vol. Ils subissent des sanctions pour un oui ou un non, des pressions incessantes pour plus de rentabilité.

Sans compter qu’un grand nombre de pilotes ont un statut d’autoentrepreneur, système qui permet à Ryanair de ne pas payer de cotisations sociales.

Les bénéfices de la compagnie se sont élevés à 1,3 milliard entre le 1er avril et le 30 septembre. De tels bénéfices ont été atteints par une exploitation des personnels naviguants ou au sol. Mais cette exploitation atteint ses limites : d’une part Ryanair a programmé 18 000 annulations de vols d’ici mars 2018 par manque de pilotes disponibles, en plus des 2000 déjà annulés à l’automne ; d’autre part, les pilotes s’organisent.

La pénurie de pilotes due à l’augmentation du trafic aérien et à la fuite de plusieurs centaines d’entre eux vers des compagnies concurrentes, qui offrent de meilleures conditions de travail et de salaire, ont obligé Ryanair à revoir ses méthodes à l’approche des fêtes.

Dans les airs comme dans les mines, la seule limite de l’exploitation est celle que les travailleurs parviennent à imposer.

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