Migrants : à Menton20/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2577.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : à Menton

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi 16 décembre devant la gare de Menton-Garavan pour la liberté de circulation et l’ouverture des frontières. Là, juste après la frontière italienne, la police française arrête les migrants, les retient quelques heures ou toute une nuit dans des baraquements ou au premier étage de la gare, sans matelas et sans nourriture, avant de les renvoyer dans un train pour Vintimille.

Depuis la suspension des accords Schengen en novembre 2015, les contrôles aux frontières sont renforcés. À la frontière franco-italienne, les CRS et policiers de la PAF contrôlent systématiquement les personnes d’apparence migrante, que ce soit dans les gares, à bord des trains ou dans les rues. Sur l’autoroute, les véhicules venant d’Italie, notamment les utilitaires et les petits camions, sont régulièrement fouillés au premier péage côté français de La Turbie.

Ces mesures ont rendu la traversée de la frontière encore plus périlleuse. Les migrants, souvent originaires d’Afrique (Érythrée et Soudan en particulier) ou d’Afghanistan, empruntent les voies d’autoroute, les voies de chemin de fer, se cachent dans les armoires électriques à bord des TER. Des migrants ont même essayé de traverser la frontière par les égouts et s’y sont retrouvés coincés ; ils ont été secourus avant d’être reconduits illico à la frontière.

Les associations d’aide aux migrants dénoncent également les reconductions à la frontière, totalement illégales, de nombreux mineurs isolés.

Les prises de parole ont aussi concerné tous ceux, de plus en plus nombreux, poursuivis pour avoir aidé des migrants. En effet, après Cédric Herrou condamné en août dernier à quatre mois avec sursis et interdiction de quitter le territoire, le 13 décembre quatre retraités ont été condamnés à une amende de 800 euros avec sursis pour avoir transporté des migrants dans leur véhicule. Une responsable d’Amnesty International est poursuivie pour avoir aidé deux jeunes Guinéens de 15 ans.

Le 21 novembre, une circulaire demandait aux préfets de renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière, les exhortant à agir rapidement. Pourtant l’année 2017 a déjà été une année record, le préfet des Alpes-Maritimes avançant le chiffre de 50 000 interpellations d’étrangers en situation irrégulière dans le département, avec un taux de reconduite en Italie de l’ordre de 98 %.

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