Leur société

Macron : show télévisé à dormir debout

Le 17 décembre, pendant son week-end d’anniversaire, Macron avait probablement mieux à faire que d’être interviewé en direct à la télé. C’est sans doute en partie pourquoi l’exercice avait été enregistré quelques jours avant sa diffusion sur France 2.

À constater que les téléspectateurs étaient moins nombreux que lors de sa précédente prestation, on peut en déduire qu’ils ont eux aussi visiblement eu mieux à faire que de le regarder.

Ce furent en effet 50 minutes de macroneries pour ne rien dire, si ce n’est se féliciter d’avoir « fait ce qu’il avait dit qu’il ferait ». Et d’ajouter, non sans ingratitude vis-à-vis de Hollande, qui lui a pourtant ouvert la voie vers la bonne place : « Ça fait peut-être longtemps que ce n’était pas arrivé. »

C’est vrai, Macron s’était engagé à libérer le travail, c’est-à-dire laisser toute licence aux patrons pour licencier, précariser, durcir les conditions de travail, minimiser les salaires et maximiser les profits. Il l’a fait, il continue de le faire. Il s’enorgueillit donc d’avoir « fait tout de suite la réforme évitée depuis vingt ans », à propos des ordonnances démolissant le Code du travail.

Pour le reste, sommet sur le climat oblige, Macron s’est félicité d’avoir un Hulot « jamais satisfait » dans son gouvernement et, à défaut d’honorer ses engagements sur la réduction du parc de centrales nucléaires, il a parlé de verdir la finance avec des résultats visibles… dans vingt ou trente ans.

Une des seules pistes à peu près claires a été l’appel à une réforme de l’audiovisuel français en 2018, petite phrase qui fleure bon la réduction de crédits à France télévision. Pour Macron, l’enjeu serait la formation des jeunes, et « il y a des contenus que l’on est en droit d’attendre de l’audiovisuel public », ajoute-t-il sans rire. C’est sans doute pourquoi il a suggéré que la taxe versée par les téléspectateurs aille aussi à TF1...

Son intervieweur sur France 2, Delahousse, aura déjà pensé à sa reconversion, à moins qu’un poste de conseiller en communication gouvernementale ne se libère opportunément.

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