Les Parentèles – Reims : lutte pour les salaires20/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2577.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les Parentèles – Reims : lutte pour les salaires

Les salariés des Parentèles, à Reims, maison de retraite pour personnes âgées atteintes d’Alzheimer, ont fait grève lundi 11 et mardi 12 décembre pour une augmentation uniforme de 100 euros pour tous.

Ce mouvement d’une heure par jour était une première, dans cet établissement qui compte 66 salariés. Les salaires net pour les auxiliaires de vie et les aides-soignants se situent aux environs de 1300 ou 1 400 euros. Au cours des semaines précédentes, une pétition avait été signée par les deux tiers du personnel pour une revalorisation des salaires et une amélioration des conditions de travail. Face à la mobilisation d’une majorité des équipes présentes, la direction des Parentèles a fait appel à un huissier pour demander à chacun s’il était gréviste ou non, mettant ainsi sous pression les salariés.

La direction ne s’est pas arrêtée là, en affichant dès la deuxième journée un courrier de trois pages insistant sur le fait qu’une grève pouvait avoir des conséquences sur la prise en charge des patients et que « les salariés grévistes doivent être vigilants à ce que l’exercice de leur droit de grève dans l’entreprise ne soit pas constitutif d’un abus apportant un trouble manifestement illicite à la résidence ».

Pour répondre à un journaliste du quotidien régional qui l’interrogeait sur le taux élevé d’arrêts et d’accidents du travail, de plus de 40 % du personnel entre janvier et avril derniers, la direction a trouvé une explication : « Face à un public Alzheimer qui est très vulnérable, ne pas venir avec ses microbes pour une journée, même si ce n’est qu’un rhume, c’est du professionnalisme. » Elle semble ainsi vouloir se montrer solidaire du personnel mais, en réalité, c’est un moyen de faire oublier les vraies raisons des arrêts : conditions de travail considérablement durcies ces dernières années du fait des sous-effectifs, nombreux accidents, problèmes de dos ou burn-out. Une salariée résumait ainsi la situation : « Lever, préparation du petit-déjeuner, petit-déjeuner, déjeuner, placement à table, animations, change, linge, manucure, nettoyage des toilettes et depuis peu on doit sortir les poubelles. » Une autre ajoutait : « Même les protections sont comptabilisées et il faut, selon la direction, qu’elles durent au moins 6 heures ou qu’elles soient fortement souillées pour que l’on puisse les changer. » Un autre concluait : « On n’est pas à l’usine, on travaille avec des humains. »

En réponse à l’article relatant la grève, un démenti inspiré par la direction a été publié le lendemain, prenant la défense de l’entreprise et remettant en cause l’action de la CGT tout en essayant de diviser les travailleurs. Il faut dire que, ce jour-là, avait lieu le repas de Noël et que la direction devait se justifier devant les familles des patients.

Toutes ces manœuvres et intimidations permettent de juger l’attitude de la direction des Parentèles qui par ailleurs est poursuivie aux Prud’hommes pour discrimination syndicale et délit d’entrave. En participant à la grève et en signant la pétition, les travailleurs ont montré qu’ils étaient bien décidés à se faire respecter et à défendre leur dignité comme celle des patients !

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