Le Mans : colère des aides à domicile20/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2577.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Le Mans : colère des aides à domicile

Lundi et mardi, une bonne partie des aides à domicile de l’agence Amapa du Mans était en grève contre les nouveaux calculs de temps de trajet que veut leur imposer leur nouveau patron.

Alors que jusque-là le temps de trajet entre deux domiciles où elles intervenaient était pointé entre le moment où elles quittaient un domicile et celui où elles arrivaient au domicile suivant, le nouveau mode de calcul compte le temps de trajet selon l’estimation du site Mappy, qui ne tient pas compte des embouteillages, du temps perdu à chercher une place en ville, etc.

Alors bien sûr cela donne des temps de trajet largement sous-estimés. Si les aides à domicile d’Amapa ont appris ce nouveau mode de calcul depuis quelques semaines, leur patron, lui, l’utilise depuis janvier 2017. Il essaye ainsi de leur voler un paquet d’heures complémentaires et supplémentaires qu’il doit leur payer au 31 décembre.

Ainsi des travailleuses qui avaient une trentaine, voire quatre-vingt heures supplémentaires à se faire régler sur l’année, se retrouvent avec des compteurs négatifs… jusqu’à 160 heures pour certaines. Autant d’heures travaillées qui leur sont volées !

Or cette attaque s’ajoute à des conditions de travail déjà intenables : des plannings changeant chaque semaine, des coups de fils continuels pour intervenir à n’importe quel moment chez les personnes, etc. Cela se traduit par des journées à rallonge, au point que beaucoup de salariées qui sont à temps partiel se retrouvent à faire des semaines de 35 heures. Il faut ajouter à cela qu’on leur demande de faire des services, comme la toilette, alors qu’elles n’ont ni la formation ni surtout la rémunération qui y correspond. Aussi un grand nombre d’entre elles sont épuisées.

Avec de telles conditions de travail pour un salaire horaire au smic, il fallait bien que la colère éclate. Et c’est pour montrer leur ras-le-bol qu’elles ont décidé de se mettre en grève pour deux jours. Leur patron n’a sûrement pas fini d’entendre parler d’elles.

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