Hôpitaux de Marseille : non aux suppressions d’emplois !20/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2577.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux de Marseille : non aux suppressions d’emplois !

Les syndicats CGT, SUD et FO ont appelé à un rassemblement le 21 décembre devant la direction de l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM) pour protester contre la vague de suppressions de postes demandée par l’ État.

Le budget du CHU de Marseille supporte une dette de plus d’un milliard d’euros. L’État a annoncé qu’il conditionnerait son aide financière (250 à 300 millions d’euros) à la suppression de 800 à 1 000 postes.

La dette des hôpitaux a flambé avec des emprunts, dont certains toxiques, contractés dans les années 2000. Pour la résorber, l’État ne s’en prend pas aux banques qui ont pillé les hôpitaux et les collectivités grâce à ces emprunts, mais au personnel. La seule aide que l’État propose, c’est la fermeture de lits et les suppressions d’emplois.

Et pourtant, actuellement, le manque de personnel est flagrant. Les infirmières envoyées dans un service où il y a un collègue manquant doivent repartir presque immédiatement pour boucher un autre trou. Soignants ou non, tous sont constamment appelés pendant les congés. Quand, épuisé, quelqu’un est en maladie, il n’est jamais remplacé.

Et même si la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a déclaré le 19 décembre, sur Europe 1, ne pas toucher aux effectifs du personnel soignant, il n’en reste pas moins que les administratifs, ouvriers, ambulanciers, hommes et femmes de ménage, eux aussi, croulent sous les tâches. La prise de rendez-vous, la mise à jour des dossiers, la frappe des directives des médecins, l’envoi de courrier, ce travail indispensable, qui va le faire ? Le matériel et les bâtiments – notamment à la Timone 1 – sont déjà dans un état lamentable. Si, à nouveau, des postes étaient supprimés, qui pourrait les entretenir et les réparer ? Qui remettrait en état les pieds de perfusion déglingués, les chariots brinquebalants ? Qui pour entretenir les bâtiments, comme la maternité de l’hôpital de la Conception, dont le sol est pourri, les murs cloqués, la peinture écaillée ? Le courrier à distribuer, les médicaments à apporter dans les services, qui va faire ce travail s’il n’y a plus personne ?

Les commandes reviennent avec très peu, voire zéro produit, qu’il s’agisse de seringues, de pansements ou de produits de nettoyage. Il manque de tout.

Et cela sans compter les heures d’attente aux urgences et, ensuite, la difficulté à trouver une place dans les unités pour hospitaliser un malade.

Le professeur Rossi, président de la commission médicale de l’AP-HM, témoigne de la « difficulté extrême des conditions de travail, où les effectifs sont en tension maximale. On est déjà à l’os, beaucoup d’équipes sont découragées. »

Les travailleurs des hôpitaux, pour protester contre cette manière de leur faire payer la facture ainsi qu’aux patients, ont bien des raisons de se mobiliser.

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