Dans les entreprises

Gemalto : rachat et licenciements

La direction de Gemalto-France, qui fabrique des cartes SIM et des cartes à puce, avait annoncé le 30 novembre un plan de 288 licenciements sous prétexte que ses bénéfices prévisibles ne seraient pas aussi élevés qu’elle le souhaitait. Ils étaient tout de même de l’ordre de 300 millions d’euros et le groupe Atos offrait d’acheter l’entreprise pour 4,3 milliards d’euros. En Bourse, le cours de l’action grimpait. Gemalto jugeait l’offre d’achat insuffisante.

C’est finalement le groupe Thales qui a racheté Gemalto pour cinq milliards d’euros. Thales, dont le capital est détenu par l’État à 25,8 % et par Dassault-Aviation pour 24,8 %, ne manque pas de ressources.

Il n’empêche que le plan de licenciements est maintenu. Le PDG du groupe Thales a déclaré : « Jaccueille chaleureusement les 15 000 employés de Gemalto au sein de notre groupe », mais visiblement pas les 288 futurs licenciés dont il est dit que « les employés concernés par le plan social bénéficient dun accès aux bourses de lemploi et au programme de mobilité interne de Thales ».

Loin de traverser une mauvaise passe, le groupe international Gemalto fait des bénéfices. Par une série de procédés, du fait des facturations entre les filiales, la maison-mère a fait diminuer les résultats de la filiale française pour justifier les licenciements, tout en continuant de bénéficier des quelque 14 millions d’euros annuels de crédits impôt recherche et de 1,5 million d’euros au titre du CICE.

Grâce à la loi Macron, qui ne tient pas compte des résultats de l’ensemble du groupe mais uniquement des résultats de sa filiale française, le groupe a les mains libres pour effectuer ces 288 licenciements. Les actionnaires pour leur part voient leurs dividendes augmenter de 6 %.

Partager