G5 Sahel : sommet pour financer la guerre20/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2577.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

G5 Sahel : sommet pour financer la guerre

Il faut « des victoires au Sahel pour le premier semestre 2018 » : c’est l’incantation de Macron lors du sommet du G5 Sahel, réunissant une vingtaine de dirigeants au château de La Celle - Saint-Cloud, dans les Yvelines, le 13 décembre dernier.

Créé en juillet 2014, le G5 Sahel regroupe les cinq pays dans lesquels l’armée française s’est déployée pour l’opération Barkhane : le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie. Le sommet visait à créer une nouvelle force militaire à partir de mars 2018, composée de 5 000 soldats venant de ces cinq pays, pour lutter contre les djihadistes qui mènent des attaques régulières dans cette zone.

Depuis l’intervention française au Mali en 2013, les groupes djihadistes qui avaient exercé une domination barbare sur les populations du nord du pays n’ont pas disparu. Au contraire, ils ont étendu leur action à toute la région. Dans ce qui ressemble de plus en plus à un enlisement, l’impérialisme français cherche donc à sous-traiter une partie de la défense de ses intérêts à des soldats africains.

Mais l’entretien et l’armement d’une telle troupe constitue un coût trop élevé pour les États concernés, qui en estiment le budget à 400 millions d’euros. D’autant que, si l’Union européenne a finalement accepté d’y consacrer 50 millions, l’ONU ne voit pas pourquoi elle mettrait la main à la poche pour aider la France à maintenir l’ordre dans son pré carré. Elle a juste concédé une aide logistique, les États-Unis eux-mêmes accordant 60 millions de dollars.

L’enjeu du sommet du 13 décembre était donc avant tout de trouver de l’argent. Objectif en partie atteint, avec les promesses de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis de verser respectivement 100 et 30 millions de dollars. Que ces dictatures d’un autre âge participent à financer cette coalition en dit plus long sur cette dernière que tous les discours de Macron pour promouvoir les valeurs et la liberté qu’elle est censée défendre. La somme atteinte ne permettrait cependant que de couvrir les frais pour un an et un autre sommet serait déjà programmé.

Derrière les mots creux de la lutte contre le terrorisme, l’impérialisme français poursuit ses sales guerres pour continuer à piller cette région d’Afrique. Le sort des populations, terrorisées et rançonnées par les groupes djihadistes, les bandits et les soldats des armées officielles, est bien le cadet de ses soucis.

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