L’écocapitalisme en actes13/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2576.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’écocapitalisme en actes

Le 8 décembre, quelques jours avant de venir parler écologie au sommet de Paris, Total effectuait, dans la péninsule de Yamal, en Sibérie, le premier chargement de gaz liquéfié sur un de ses méthaniers géants.

Cette usine d’extraction et de liquéfaction de gaz, coproduction franco-russe, est à 600 km au nord du cercle polaire. Sa construction représente certes une prouesse technique, mais dont l’utilité reste à démontrer, et aussi un risque énorme pour l’environnement. La moitié de l’année, les méthaniers et les ravitailleurs doivent naviguer dans la nuit, les glaces et le brouillard. Une collision a d’ailleurs déjà eu lieu, avant même la mise en service de l’usine. À Yamal, Total vient de poser une bombe sur la banquise.

Engie se targue de développer des énergies vertes et investit dans les éoliennes. EDF s’offre une pleine page dans les journaux, à l’ouverture du sommet de Paris, pour montrer ses projets dans l’énergie solaire. Pourtant tous deux importent depuis quelques mois du gaz liquéfié issu du gaz de schiste, qu’ils vont charger à La Nouvelle Orléans, États-Unis. L’extraction du gaz de schiste semble bien être pourtant une des façons les plus polluantes jusqu’ici, de se procurer de l’énergie.

Le groupe L’Oréal, lui aussi présent au sommet, est depuis longtemps prêt à signer tout ce qu’on voudra pour garantir sa bonne foi verte. Il s’était ainsi engagé auprès de Greenpeace à lutter contre la déforestation en n’achetant que de l’huile de palme garantie sans défrichement sauvage. Au début du mois de novembre, Greenpeace a publié un rapport montrant que les industries consommatrices d’huile de palme, dont L’Oréal, n’avaient strictement rien fait d’autre que des promesses et de la propagande. Et d’ajouter que la déforestation, loin de ralentir, s’accélère.

Les grands groupes capitalistes et leurs représentants sont bien incapables de prendre conscience, comme disent les écologistes, des dangers qu’ils font courir à la planète et surtout à l’humanité. Car la recherche du profit immédiat est leur conscience, leur moteur et leur principe vital. Quitte à en faire crever les populations.

Partager