INRS : halte à la diminution des moyens de prévention !06/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2575.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

INRS : halte à la diminution des moyens de prévention !

Les syndicats de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) se mobilisent pour dénoncer le projet du ministère dans le cadre de la future COG (Convention d’objectif et de gestion) 2018-2021, actuellement en préparation.

L’INRS est un organisme paritaire, patronat-syndicats, chargé de recherche, de formation pour la prévention des risques professionnels. En fait, c’est le patronat et le gouvernement qui décident et censurent les travaux des chercheurs, par exemple sur l’amiante. Il y a plus de vingt ans, cela a été jusqu’au licenciement d’un chercheur qui avait dénoncé publiquement les dangers des éthers de glycol.

Les syndicats ont dernièrement eu connaissance d’une note du ministère du Budget qui prévoit une réduction de 10 % des effectifs et de 15 % du budget de fonctionnement de l’INRS. Cela se traduirait par la disparition de 58 postes sur 570, et cela après la perte de 75 postes ces six dernières années.

Une centaine de salariés de l’INRS, qui emploie 370 salariés à Vandœuvre-lès-Nancy, étaient ainsi mobilisés, mardi 28 novembre, à l’appel de la CFDT. Un piquet de grève était installé à l’entrée, la CFDT faisant cavalier seul, s’opposant pour une fois au gouvernement après avoir approuvé les ordonnances Macron. D’autres actions sont en préparation à l’appel de la CGT et de la CFDT.

La gestion de l’INRS ne fait état d’aucun trou qui aurait permis au gouvernement de justifier ce qui ressemble à un véritable plan social. Mieux, la branche AT-MP (accidents du travail et maladies professionnelles) de la Sécurité sociale, qui finance l’INRS, est largement excédentaire, de 762 millions d’euros depuis quatre ans.

La raison de cette coupe claire dans les effectifs est surtout de permettre au patronat de payer moins pour la branche AT-MP de la Sécurité sociale, financée par les seules cotisations des employeurs. Ces cotisations sont largement sous-estimées, du fait des non-déclarations d’accidents du travail qui en font porter le coût au régime général, exonérant les patrons de payer pour les dégâts qu’ils provoquent.

La CGT de l’INRS dénonce aussi la non-reconnaissance de bien des maladies professionnelles, citant les pathologies cardiovasculaires dues à l’état de stress chronique au travail, qui représentent un coût évalué par l’INRS entre 1,9 et 3 milliards d’euros par an. Moins de dix maladies sont reconnues chaque année, c’est dire que c’est la branche maladie qui paye à la place des patrons ! Il en est de même des cancers professionnels et de bien d’autres pathologies.

Le patronat et le gouvernement veulent réduire le budget de l’INRS. Chercher les raisons des maladies professionnelles et les prévenir, c’est risquer de trouver la responsabilité d’un patronat qui ne s’estime coupable de rien et veut encore moins payer la facture.

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