Europe : les droits des femmes reculent06/12/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/12/P10_dessin_droits_des_femmes.jpg.420x236_q85_box-0%2C592%2C1536%2C1456_crop_detail.jpg

Leur société

Europe : les droits des femmes reculent

Le 5 décembre, le commissaire aux Droits de l’homme du Conseil de l’Europe a publié un rapport sur les droits des femmes en matière de santé et de sexualité. Il fait état de reculs importants dans plusieurs pays européens, qu’ils soient ou non membres de l’Union.

Illustration - les droits des femmes reculent

De la Pologne à la Slovaquie en passant par l’Espagne ou la Russie, plusieurs gouvernements ont cherché à faire passer des lois restreignant le droit à l’interruption volontaire de grossesse, et c’est grâce à des mobilisations massives qu’ils ont été arrêtés. Ces politiques témoignent cependant d’un climat réactionnaire dont les femmes font les frais.

L’accès à la contraception est parfois compliqué et en pratique, dans bon nombre de pays, celle-ci est exclue, au moins en partie, des régimes d’assurance, de prise en charge ou de remboursement, ce qui la rend évidemment plus difficile d’accès aux femmes les plus modestes. En Allemagne, aux Pays-Bas ou en Suède, la contraception n’est prise en charge que pour les adolescentes et les jeunes femmes. En Italie ou en Pologne, seules quelques méthodes contraceptives spécifiques sont remboursées.

Le droit à l’interruption d’une grossesse non désirée reste à conquérir dans plusieurs pays d’Europe. En Andorre et à Malte, l’avortement est interdit en toutes circonstances. Dans d’autres États, comme l’Irlande, le Liechtenstein, Saint-Marin, l’Irlande du Nord, ou la Pologne, il est encadré par des restrictions qui privent les femmes de toute liberté de choix. Car même dans les quelques situations où ce droit leur est reconnu, tout est fait pour dissuader les femmes et le choix d’interrompre une grossesse devient un véritable parcours du combattant.

Même dans les pays où l’avortement est théoriquement légal, il devient de plus en plus difficile d’y avoir recours, en particulier pour les femmes des classes populaires. Le rapport cite des cas où les médecins refusent de pratiquer des avortements dans les hôpitaux publics, mais acceptent de le faire dans le privé… pour plus cher évidemment ! Dans d’autres pays les médecins ont la possibilité de s’abriter derrière une clause de conscience pour refuser de pratiquer des avortements. C’est le cas en Italie, où sept professionnels de santé sur dix refusent de pratiquer des interruptions de grossesse, ce qui oblige les femmes à se tourner vers le privé quand elles le peuvent ou à aller à l’étranger.

Cette forme de violence faite aux femmes, consistant à leur nier le droit de disposer de leur sexualité et de leur corps, est donc loin d’avoir disparu. Le Conseil de l’Europe le déplore et suggère dix recommandations… et zéro obligation… Autant dire qu’il ne faut pas compter sur lui pour défendre ces droits !

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