EDF : un mécontentement sensible06/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2575.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

EDF : un mécontentement sensible

Jeudi 30 novembre, la CGT a appelé les salariés d’EDF, d’Enedis et du RTE, ces deux dernières entreprises hier intégrées à EDF assurant la distribution et le transport de l’électricité, à faire grève avec des baisses de production et des coupures d’électricité sur tout le territoire. C’est ainsi que TF1 et Canal + se sont retrouvées dans le noir !

En effet, ce même jour se tenait une commission paritaire de la branche des IEG, les industries électriques et gazières, avec deux points à l’ordre du jour. Le premier portait sur les moyens financiers accordés pour faire fonctionner les activités sociales gérées majoritairement par la CGT, et le second sur les mesures salariales.

Dans leur grande générosité, les patrons proposent 0,2 % d’augmentation générale pour 2018 ! Après le 0 % d’augmentation de l’an passé, ces 0,2 % sont une provocation alors que dans l’année les prix ont augmenté de 1,1 % d’après l’Insee. Pour 2018, l’augmentation de la CSG ne serait que très partiellement compensée. Depuis plusieurs années, le pouvoir d’achat des salariés baisse. Aujourd’hui, ce recul va apparaître encore plus clairement puisque le chiffre en bas de la feuille de paye va diminuer dans les mois à venir. Or, dans les secteurs les plus mal payés, les payes ne dépassent guère le smic.

L’annonce des patrons est donc ressentie, à juste titre, comme une provocation. Les actions du 30 novembre ont regroupé le milieu combatif de la CGT, ceux qui ont appelé et se sont mobilisés contre les ordonnances Macron lors des journées interprofessionnelles. Ils sont bien évidemment en colère de voir ces mesures se mettre en place. D’autre part, la direction d’EDF veut amplifier les embauches de salariés hors statut des IEG. Être au statut c’est ne pas avoir dans son contrat de travail une clause prévoyant le licenciement économique, et c’est aussi une retraite moins mauvaise que dans le privé. En embauchant hors statut, la direction entend bien profiter aux mieux des ordonnances Macron et en particulier pouvoir licencier comme ça l’arrange !

Même si on a entendu quelques critiques dans le milieu des cadres, les coupures ont été bien perçues par les salariés. Si après tout la direction pouvait avoir peur et lâcher quelque chose sans qu’il y ait besoin de faire grève... On peut toujours rêver !

Du côté de la fédération syndicale CGT, il y a une volonté de répondre à ses militants combatifs qui trouvent son discours trop mou. Il n’est pas rare d’entendre dire que, pendant la mobilisation contre les ordonnances Macron, « on ne s’est pas senti aidé par la fédé », même si les manifestations ont eu lieu à l’appel de la CGT. Et, à EDF, la signature par la CGT de l’accord sur le temps de travail dans les centres d’appels ne passe pas. Et pour cause, les conseillers clientèle, qui sont les salariés les plus mal lotis dans l’entreprise, voient leurs conditions de travail se dégrader, suite à cet accord.

La journée du 30 a fait plaisir aux plus combatifs, sans trop d’illusions sur son possible effet contre les patrons. Les travailleurs les plus conscients savent et répètent auprès de leurs collègues de travail que l’on ne peut pas faire l’économie d’une grève sérieuse, profonde, qui touche tous les secteurs.

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