Vélib’ : les travailleurs ne veulent pas être roulés29/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2574.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vélib’ : les travailleurs ne veulent pas être roulés

Les salariés de Vélib’ demandaient à la justice que leur contrat de travail soit transféré tel quel au repreneur de leur société, Cyclocity, qui assurait la maintenance des vélos parisiens en libre-service. Le 14 novembre, ils ont été déboutés de leur demande collective et invités par le tribunal à la redéposer mais seulement à titre individuel. Ils ont aussitôt manifesté leur colère.

Non seulement la justice bottait en touche sur l’affaire, alors que les salariés de Vélib’ risquent de perdre leur emploi, mais le même tribunal a dénié au passage toute valeur au comité d’entreprise, au CHS-CT et aux deux syndicats, CGT et SUD, qui les accompagnaient dans cette démarche. Ce tribunal, visiblement, n’aime le salarié que livré seul, pieds et poings liés, au diktat de l’employeur.

Les travailleurs de Vélib’ ont décidé d’occuper trois sites, à Paris, Saint-Denis et Cachan. Le DAL leur a fourni des duvets à cet effet. Ils ont cessé totalement d’entretenir et réparer les vélos. Ils veulent faire connaître leur lutte et leurs exigences, en pesant à la fois sur leur ex-employeur JCDecaux, pour qu’il les indemnise en cas de perte de leur emploi, et sur le repreneur Smoovengo, pour qu’il maintienne leur ancien salaire et leur ancienneté. Ils s’adressent aussi à la mairie de Paris et à la maire Anne Hidalgo, à l’origine de cette situation où 300 travailleurs sont menacés de rester sur le carreau.

C’est en effet parce que la mairie de Paris n’a pas inclus dans son appel d’offres la clause juridique qui oblige le repreneur à reprendre les travailleurs de JCDecaux aux mêmes conditions que ceux-ci se retrouvent dans une situation difficile : ni indemnisés par le précédent patron, ni repris aux mêmes conditions par le nouveau. Une situation entièrement favorable aux employeurs et entièrement défavorable aux travailleurs, qui sont pourtant ceux qui ont permis à cette activité d’exister.

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