Leur société

Évasion fiscale : l’Europe, un paradis à domicile

Après une nouvelle série de révélations sur les paradis fiscaux, l’Union européenne (UE) a promis, une fois de plus, d’intervenir. Le 5 décembre l’UE dévoilera donc la liste des pays dont la législation favorise l’évasion fiscale.

D’après les experts les plus modérés, les fonctionnaires des institutions financières internationales, l’évasion fiscale représenterait un manque à gagner de 350 milliards d’euros pour les États, dont 120 milliards pour les pays de l’UE, 20 milliards pour la seule France.

Le 27 novembre, l’ONG Oxfam a publié sa propre liste en utilisant les mêmes critères que les services de l’UE. Oxfam est même allé un peu plus loin en appliquant ces critères aux États membres de l’Union, ce que cette dernière se refuse à faire. Le résultat est sans surprise : l’Irlande, Malte, le Luxembourg et les Pays-Bas sont des paradis fiscaux suivant les critères de l’UE.

Cette situation, que personne n’entend remettre sérieusement en cause, arrange évidemment les possédants et les États européens. Ces quatre pays ne sont des paradis fiscaux que parce que les autres, à commencer par la France, sont des passoires fiscales volontaires. Pour qu’un riche particulier ou une grande entreprise dont l’activité se déroule en France puissent la déclarer légalement au Luxembourg, il faut que la loi française s’y prête. On peut bien entendu en dire autant des lois fiscales des autres pays.

La condamnation, tardive et formelle, par l’Union européenne de quelques paradis fiscaux exotiques ne cache même pas l’organisation à domicile d’une gigantesque évasion fiscale au bénéfice des grandes entreprises et de leurs riches actionnaires. L’Union européenne et les États nationaux servent le grand capital avec une égale mansuétude.

Partager