Carrefour : grandes manœuvres patronales29/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2574.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour : grandes manœuvres patronales

Chez Carrefour, les hypermarchés pourront ouvrir tous les dimanches suite à un accord signé entre la direction et deux organisations syndicales, FO et la CGC, majoritaires au niveau du groupe lors des dernières élections professionnelles.

Cet accord précise, comme c’est l’habitude désormais, que le travail du dimanche sera au volontariat. Il sera payé double. Ce seront les équipes syndicales locales qui valideront ou pas l’accord pour chaque magasin choisi par le patron. Mais en signant centralement cet accord, les deux syndicats apportent à l’avance leur soutien aux actionnaires au moment précis où le PDG se prépare à rendre public un plan de restructuration du groupe, baptisé « plan de transformation » et qui est en réalité un plan d’attaque en règle contre tous les travailleurs.

Car en même temps qu’est annoncée la décision d’ouvrir tous les dimanches une trentaine d’hypermarchés, le PDG établit une liste de cinquante autres hypermarchés sur un total de 247 implantés en France, qu’il déclare « non rentables ». Il prévoit de les sortir du groupe en les passant en location-gérance, les revendant ou les fermant si aucun repreneur ne se présente. Et dans tous les cas, Carrefour raye officiellement de ses effectifs les salariés des magasins visés, ceux en location-gérance compris.

Ce système est déjà appliqué dans un grand nombre de supermarchés Carrefour Market. Il permet à Carrefour de garder la propriété des magasins et, avec la complicité de cadres transformés en commerçants indépendants, de sortir des effectifs du groupe l’ensemble des salariés des magasins concernés. Ceux-ci se retrouvent alors salariés de sociétés juridiquement indépendantes mais totalement dépendantes du groupe, et sortent de la convention collective Carrefour. Interviewée par le quotidien Ouest-France, une syndicaliste a dénoncé à cette occasion la suppression de la prime d’intéressement, du plan épargne entreprise, le gel de la prime de vacances, des tickets restaurant, soit sur l’année 20 % de rémunération globale en moins.

Aujourd’hui Carrefour veut étendre ce système de location-gérance à des hypermarchés du groupe. Le début de ces transferts est annoncé pour la fin du premier trimestre 2018. Mais un hypermarché en Seine-et-Marne a déjà ouvert selon ce principe.

Les cinquante magasins visés par ce plan emploient en moyenne entre 100 et 150 salariés. Ce sont donc des milliers de travailleurs qui sont menacés d’externalisation ou de licenciement pour satisfaire la soif de profits des actionnaires et des fonds d’investissement qui contrôlent Carrefour.

Alors au-delà du travail du dimanche, qu’il est légitime et nécessaire de contester, c’est l’ensemble de ce plan de restructuration que les travailleurs de Carrefour ont toutes les raisons de rejeter.

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