SNCF : la direction veut pouvoir licencier23/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2573.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : la direction veut pouvoir licencier

Jusqu’à présent la SNCF, qui supprime en moyenne 3 000 emplois par an, utilisait surtout les démissions et les départs en retraite pour parvenir à ses fins. La direction vient de franchir un pas dans sa guerre aux cheminots en prévoyant d’instaurer le licenciement économique.

Au Technicentre industriel Charente-Périgord, où elle prévoit de supprimer 165 postes, 95 cheminots seront à reclasser. Le RH vient de demander à l’inspection du travail la possibilité de licencier économiquement les contractuels qui refuseraient les propositions de mutation qui leur seraient faites.

Sur 149 000 salariés de la SNCF, 134 000 sont actuellement au statut. 14 700, soit près de 10 % des cheminots, ont été embauchés comme contractuels, en CDI. Leur nombre augmente régulièrement et représente aujourd’hui selon la CGT 25 % des embauches à l’exécution .

Les contractuels subissent du fait de leur contrat certaines discriminations en matière de salaire et de retraite. Mais, jusqu’à présent, le licenciement économique n’existait ni pour les cheminots au statut, ni pour les contractuels. Cette attaque frontale concerne maintenant tous les cheminots, quel que soit leur statut. Si désormais des cheminots contractuels peuvent être licenciés économiquement, cette menace concernera tous les cheminots.

Pepy, PDG de la SNCF, ne s’en cache pas. En juin dernier, évoquant lors d’un colloque une liste de contraintes qui désavantagent selon lui la SNCF face à la concurrence, il indiquait : « La réalité est que la SNCF a l’interdiction de licencier tout salarié pour des raisons d’insuffisance professionnelle ou économique. […] Si on veut de l’équité concurrentielle, il faut faire une adaptation résolue des conditions d’exploitation de l’opérateur historique en même temps qu’on ouvre à la concurrence. Il faut faire les deux choses en parallèle. »

Pepy veut donc pouvoir licencier à sa guise, comme il veut pouvoir démolir les conditions de travail, de retraite, de salaire. Il veut faire peser la menace du chômage comme une épée de Damoclès sur la tête des travailleurs du rail.

Pepy déplore l’interdiction actuelle des licenciements économiques à la SNCF. Il faut au contraire l’imposer partout, dans le ferroviaire comme à l’échelle du pays.

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