Leur société

Les Restos du cœur : plus de misère

Le 21 novembre, Macron en personne a lancé la trente-troisième campagne des Restos du cœur dans un centre du 10e arrondissement de Paris.

Lui qui multiplie les cadeaux aux possédants s’est offert un petit moment de compassion envers le million de personnes, dont 31 000 bébés, qui dans un pays riche, ne mangeraient pas à leur faim s’il n’y avait le dévouement des bénévoles qui font tourner les Restos du cœur, ou d’autres organismes venant en aide aux plus démunis.

Face au nombre croissant de pauvres, les dons de la population, qui ne ménage pas sa solidarité, seraient malgré tout bien insuffisants. Souvent, les petits supermarchés urbains distribuent aussi aux associations d’aides des denrées invendues encore consommables. Mais, pour empêcher qu’une éventuelle colère des miséreux ne se retourne contre les possédants, l’État y est aussi allé de sa contribution en incitant les entreprises de l’alimentation à donner leurs surplus aux banques alimentaires. Ces entreprises sont ensuite dédommagées à hauteur de 66 %… ce qui leur fait en définitive un joli bénéfice pour des produits qu’elles n’arrivaient pas à vendre par les circuits normaux !

Lancés par Coluche en 1985, les Restos du cœur se voulaient éphémères, pour répondre aux besoins les plus criants des laissés-pour-compte du système capitaliste. Non seulement ils en sont à leur trente-troisième année d’existence, mais leurs interventions se multiplient et se diversifient, notamment dans le domaine du logement. L’an dernier, le nombre de repas servis, en constante augmentation, a atteint 136 millions : 13,9 % de la population se trouve en dessous du seuil de pauvreté.

À l’époque des progrès technologiques sans précédents, la régression sociale s’amplifie et s’accélère. Cela juge cette société.

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