Congrès des maires : opération déminage23/11/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/11/P4_Lupo_Macron_sauveur_FIN_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Congrès des maires : opération déminage

Le Premier ministre Édouard Philippe, venu à l’ouverture du congrès des maires le 21 novembre, a réussi à se faire applaudir en rappelant son passé récent d’élu du Havre, se présentant en homme qui connaît les problèmes des élus locaux.

Illustration - opération déminage

Il n’en a pas moins réaffirmé toutes les mesures du gouvernement qui vont plomber les finances de la plupart des collectivités. Il n’est pas question de revenir sur la baisse des aides personnalisées au logement, ni sur la diminution des emplois aidés qui, répète-t-il, ne sont pas « une solution au chômage de masse ». Mais quelle est la solution pour faire fonctionner les cantines, les garderies, les crèches, trouver des animateurs scolaires ? Bien évidemment, aucune n’est proposée par le gouvernement et surtout pas l’embauche de personnel en fixe.

Les communes et les collectivités locales sont sommées de se débrouiller avec leur budget en faisant 13 milliards d’économies sur les cinq prochaines années. Cela n’a rien à voir avec une baisse des dotations, insiste Philippe, il s’agit simplement d’une maîtrise raisonnée des dépenses, en particulier d’une limitation de la hausse des dépenses de fonctionnement à 1,2 % pour les plus grosses collectivités, inflation comprise, ce qui se conclura en réalité pas un gel des dépenses.

Le Premier ministre a réaffirmé la baisse de la taxe d’habitation, en promettant une compensation à l’euro près mais sans s’engager en rien sur les modalités précises pour combler le trou dans les finances des communes. Il s’est contenté de dire : « Nous devons préparer, réfléchir collectivement, en ne nous pressant pas ; nous devons imaginer ce que doit être une fiscalité locale moderne. » Les habitants risquent ainsi de payer la baisse de leurs impôts par la diminution de services communaux. Pour les communes des banlieues ou des régions les plus démunies, cela va signifier un appauvrissement supplémentaire.

Les baisses de dotations des années précédentes ont déjà lourdement grevé les budgets des collectivités locales, en particulier les communes : entre 2013 et 2016, selon la Cour des comptes, leurs investissements ont chuté de près de 23 %.

Baisse des emplois communaux, travaux réalisés au compte-gouttes : c’est déjà le cas pour beaucoup de communes comme le dénonçait un maire, obligé de renoncer à la rénovation de l’école faute de crédits. Les mesures « rationnelles » du gouvernement Macron sont sur la même ligne que celles des gouvernements précédents.

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