Centres de rétention : une rafle sans fin23/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2573.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Centres de rétention : une rafle sans fin

La Cimade, qui intervient dans les centres de rétention administrative pour aider les gens qui y sont emprisonnés, dénonce une récente recrudescence de la chasse aux sans-papiers.

Le 1er octobre, l’homme qui a tué deux jeunes femmes à Marseille était un sans-papiers qui se trouvait la veille entre les mains de la police lyonnaise. Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, avait alors saisi l’occasion de renforcer les consignes de chasse aux sans-papiers en général, comme s’ils étaient tous des assassins en puissance. Il avait démonstrativement limogé le préfet du Rhône, ce qui a eu comme conséquence de développer le zèle policier des autres préfets.

En conséquence, sur tout le territoire, les centres de rétention ont immédiatement débordé, avec deux fois plus de détenus : 1 058 personnes ont été retenues entre le 2 octobre et le 8 novembre, contre 569 à la même période l’an dernier.

La Cimade déplore une violation massive des droits des personnes sans papiers, puisque déjà en 2016 les juges avaient dû reconnaître que 30 % des personnes emprisonnées dans les centres de rétention étaient victimes de pratiques administratives ou policières illégales et avaient dû être libérées. Depuis le 2 octobre, cela s’est aggravé : 41 % ont été emprisonnés au mépris de leurs droits et ont dû être libérés par les juges. Ce qui n’empêche pas les préfets de continuer à en faire emprisonner d’autres.

Voilà le vrai visage de la politique sécuritaire du gouvernement.

Partager