Assaut de Saint-Denis : le combat continue pour le relogement des sinistrés23/11/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/11/P16_Saint_Denis_manif_pour_le_relogement_48_rue_de_la_rep_C_LO_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C205%2C337%2C395_crop_detail.jpg

Leur société

Assaut de Saint-Denis : le combat continue pour le relogement des sinistrés

Samedi 18 novembre, à l’appel du DAL (Droit au logement) et des associations, plus d’une centaine de personnes ont manifesté leur soutien aux victimes de l’assaut du 48, rue de la République à Saint-Denis. En novembre 2015, la police, voulant arrêter deux terroristes du 13 novembre, a littéralement détruit l’immeuble où ces derniers s’étaient réfugiés. Pendant des heures, les résidents ont vécu l’horreur, sous les tirs des policiers.

Illustration - le combat continue pour  le relogement des sinistrés

Deux ans après, moins de la moitié des habitants a été relogée. Ils ont tout perdu, leur habitation, leurs biens, leur travail pour certains parce qu’ils ont été blessés moralement et physiquement. L’État leur dénie le statut de victimes du terrorisme. Pire, cinq d’entre eux sont à la rue. Pour protester contre ce déni de justice, ils ont planté cinq tentes devant leur ancien immeuble.

À l’occasion de la manifestation, les témoignages se sont succédé : un des habitants, logé dans un hôtel miteux, a raconté son quotidien : 9 m² pour deux, 12 m² pour trois, des chambres sans hygiène, avec des souris. Un autre a montré ses quittances EDF : s’il n’a toujours pas de logement pérenne, il reçoit toujours les factures de son ancien appartement. Un troisième vit aujourd’hui dans sa voiture, à 62 ans. La préfecture a refusé sa demande de régularisation parce qu’il ne continuait pas à faire la preuve d’une recherche d’emploi. Il avait bien fourni un certificat d’embauche… qui n’a pas abouti. Il a perdu son hébergement d’urgence parce qu’il s’est rendu trois semaines dans sa famille. Le Samu social lui avait pourtant assuré qu’il le retrouverait à son retour. L’un des sinistrés protestait justement en disant qu’un hébergement d’urgence ne devait pas être « une assignation à résidence » ou « une prison ». Les habitants du 48 demandent à l’État qu’il reloge immédiatement les cinq personnes à la rue et qu’il donne des papiers à ceux qui ont été déboutés.

La manifestation a déjà porté ses fruits puisque deux sinistrés ont obtenu dès le lundi un récépissé et la promesse de la préfecture de revoir leur situation. Pour autant, les cinq habitants sont toujours à la rue et la mobilisation pour leur relogement n’est pas près de faiblir.

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