Mauvais coup en vue contre l’équipe de nuit08/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2571.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mauvais coup en vue contre l’équipe de nuit

Les ouvriers de l’équipe de nuit de PSA Poissy ont été transférés pour trois semaines, à compter du lundi 6 novembre, dans les équipes alternées du matin et de l’après-midi.

Tout le monde a été surpris que la direction profite de ce changement pour essayer de faire signer un avenant de trois pages au contrat de travail. Les chefs sont passés sur les postes de travail au dernier moment, la semaine précédente, et même pour certains lundi 6, pour le faire signer à la va-vite par les ouvriers. Cet avenant évoque bien la reprise de l’équipe de nuit actuelle le 27 novembre, mais il s’arrête le… 28 février 2018. Après ? Mystère.

Avec son avenant d’une durée limitée à trois mois, la direction vise plusieurs objectifs. Elle cherche d’abord à transformer une affaire collective en problème individuel. Dans la foulée, elle tente d’intimider les ouvriers en menaçant insidieusement ceux qui refusent de signer de ne pas pouvoir retourner en équipe de nuit, et donc de perdre les primes afférentes à cette équipe. Enfin, bien dans l’air du temps des ordonnances Macron, elle accroît la flexibilité en instaurant, à l’intérieur du CDI PSA, une sorte de CDD ou de contrat de chantier spécial travail de nuit : il ne serait plus assuré par une équipe constituée au long cours, mais par une équipe précaire dans le temps, avec une composition et des durées au bon vouloir du patron.

La direction aurait notamment dans ses cartons un projet d’équipe de nuit à temps partiel, et surtout à salaire partiel, qu’elle pourrait sortir à tout moment à partir de mars 2018. Aujourd’hui, l’horaire est de 35 heures. Lorsque cette équipe serait activée, il passerait à 28 h 30 en moyenne, ce qui signifie qu’on pourrait travailler de 0 à 44 heures selon le bon vouloir de la direction. Mais la paie mensuelle serait calculée sur 28 h 30 hebdomadaires. Cela revient à perdre l’équivalent des primes de nuit.

Mais rien ne dit que toutes ces manigances vont passer comme une lettre à la poste. D’ici au 28 février, les ouvriers de l’équipe de nuit ont le temps de s’organiser pour la défense de leurs intérêts.

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