Consultations : tarifs en hausse, santé en baisse08/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2571.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Consultations : tarifs en hausse, santé en baisse

Si le tarif de base de la consultation d’un médecin généraliste de secteur 1 est de 25 euros, pour certaines consultations dites complexes et même très complexes, ce tarif est passé depuis le 1er novembre respectivement à 46 euros et 60 euros. Il s’agit de consultations qui requièrent du temps, généralement plus d’une demi-heure voire une heure, pour la prise en charge difficile de maladies complexes.

Certaines de ces consultations concernent des malades en affection de longue durée et sont donc prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale, avec la possibilité de ne pas faire l’avance des frais par le biais du tiers-payant. Mais il n’en va pas de même pour les autres consultations dont les frais sont alors pris en charge selon les règles habituelles : 70 % par la Sécurité sociale et 30 % par la complémentaire santé. À condition d’en avoir une ! Sans compter que, comme il n’est plus question d’un tiers-payant généralisé, nombre de ces patients seront dans l’incapacité de régler une telle somme à l’issue d’une consultation et devront y renoncer.

Ces nouveaux tarifs sont un argument de plus, s’il en fallait, en faveur d’une généralisation du tiers-payant chez les médecins libéraux. Certes, certains médecins s’y refusent par principe, ayant le culot de crier à l’étatisation de la médecine en faisant mine d’oublier que c’est justement l’État qui prend en charge les frais de leur formation. Mais un grand nombre de généralistes, soucieux de leurs patients, n’y seraient pas hostiles, s’il ne s’agissait pas pour eux d’un travail administratif supplémentaire que le gouvernement se refuse à prendre en charge. Sauf que, pour permettre un tel système, il faudrait des embauches et des crédits dans les services de la Sécurité sociale et de l’État. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour, en cette heure où le gouvernement ne parle que d’économies et de coupes budgétaires dans les services publics.

Au nom de ces restrictions budgétaires, on ferme des services hospitaliers et des hôpitaux, on supprime des lits et des postes, on diminue les durées d’hospitalisation sous couvert de développer la chirurgie ambulatoire. Dans le même temps, on demande aux patients de payer toujours plus. À l’hôpital, il n’est pas rare de devoir apporter ses médicaments dits de confort ; il est de plus en plus difficile d’avoir droit à une ambulance ; le forfait hospitalier augmente, il passera de 18 à 20 euros au 1er janvier.

Dans les classes populaires, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui ne peuvent se payer une mutuelle et sont donc poussés à se soigner moins bien, voire plus du tout. Les tarifs de consultations complexes et très complexes augmenteront encore leur nombre alors qu’on n’a jamais connu autant de progrès, ni eu autant de connaissances et de savoir-faire pour se soigner et vivre bien.

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