Trêve hivernale : les expulsions ont augmenté01/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2570.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Trêve hivernale : les expulsions ont augmenté

Le 1er novembre a débuté la trêve hivernale pendant laquelle les locataires ne peuvent théoriquement être chassés de leur logement. Mais, loin de ralentir les expulsions, les semaines précédant cette date les ont vues s’intensifier.

Cette trêve n’en est d’ailleurs pas vraiment une, puisque les procédures ne sont pas suspendues, et qu’un jugement d’expulsion peut très bien être rendu pendant cette période et exécuté au 1er avril. Mais au moins les locataires ne peuvent pas être jetés à la rue, à l’exception toutefois de ceux habitant dans un immeuble reconnu en péril ou bénéficiant d’un relogement jugé convenable par l’administration.

Le nombre d’expulsions par la police augmente chaque année. Il a triplé en quinze ans, pour atteindre 14 000 en 2015. Et ceux qui abandonnent leur logement sous la simple pression menaçante des huissiers sont encore plus nombreux. C’est l’une des conséquences de la guerre menée par le patronat aux travailleurs, avec d’un côté de plus en plus de chômeurs, une précarité qui s’accroît et des retraites en baisse, et de l’autre des loyers en augmentation dans les grandes villes et leurs banlieues. Les impayés de loyer sont de loin la première cause d’expulsion, mais il y a aussi les locataires dont le propriétaire veut récupérer son logement pour l’occuper, le vendre… ou le louer de façon bien plus profitable sur Airbnb.

Même les plus vulnérables ne sont pas à l’abri. Ainsi, cette personne âgée de 85 ans hospitalisée après avoir été chassée de son logement dans le 19e arrondissement parisien en juillet et que soutenaient ses voisins et l’association Droit au logement (DAL). Ou encore des femmes vivant avec leurs enfants, que l’on expulse le plus souvent pendant les vacances scolaires. Les bénéficiaires de la loi sur le droit au logement opposable (DALO), censés être prioritaires pour un relogement, sont expulsés exactement comme les autres. Et, les hébergements d’urgence étant saturés, c’est souvent la porte ouverte sur la rue.

Cette situation est inadmissible. Ce n’est pas une trêve, mais une interdiction des expulsions qu’il faudrait. Et, au-delà, avoir un toit devrait être un droit pour tous.

Partager