Editorial

Macron en Guyane : qui sème le mépris récolte la révolte !

« Je ne suis pas le père Noël » : telle a été la première déclaration de Macron à son arrivée en Guyane le jeudi 26 octobre. Dans ce vestige de l’empire colonial, près de la moitié des familles vivent sous le seuil de pauvreté et un jeune sur deux est au chômage. Une partie des habitants n’ont ni eau courante, ni électricité.

À côté de cette population dans le dénuement, il y a le centre spatial de Kourou d’où sont lancées les fusées Ariane, doté d’équipements ultramodernes et d’un centre médical longtemps réservé aux seuls employés de la base. Un contraste aussi choquant est révoltant ! Revendiquer la fin des injustices, ce n’est pas demander que l’État fasse des cadeaux, mais qu’il respecte enfin le droit élémentaire de la population à vivre correctement !

Au printemps dernier, les Guyanais se sont mobilisés pour faire entendre leurs droits : pendant cinq semaines, le territoire a été paralysé par une grève générale et des barrages où se retrouvait toute la population, en particulier la jeunesse des quartiers populaires. Face à leur détermination, le gouvernement de l’époque avait été obligé de s’engager à mettre en œuvre un plan d’un milliard d’euros pour les besoins les plus urgents et à examiner sans délai le financement de mesures chiffrées à deux milliards d’euros.

Six mois après la fin du mouvement, les Guyanais, en particulier les travailleurs et les classes populaires, ont pu constater que leurs conditions de vie ne s’étaient pas améliorées. Au contraire, en supprimant une grande partie des emplois aidés, le gouvernement actuel a aggravé la situation. Les Guyanais exigent aujourd’hui que l’État respecte ses engagements.

En affichant son mépris habituel à l’égard des travailleurs, Macron a provoqué une explosion de colère. La population de Guyane lui a donné la seule réponse qu’il méritait !

C’est un exemple pour tous les travailleurs car, si les conséquences en sont plus graves en Guyane, nous avons à nous défendre partout contre les mêmes attaques et contre la même politique antiouvrière.

Dans toutes les grandes villes, des millions de personnes sont mal logées ou sans logis, alors que les moyens existent pour construire des logements. Dans tout le pays, des millions de personnes sont au chômage, passent d’un emploi précaire à un autre, alors que les grandes entreprises consacrent des milliards à spéculer, au lieu d’embaucher et de satisfaire les besoins du plus grand nombre.

Suppression de 150 000 emplois aidés, diminution des APL, augmentation de la CSG, réduction des budgets des services publics et de la Sécurité sociale, toutes ces mesures décidées par Macron et son gouvernement sont destinées à réaliser des milliards d’économies pour financer les cadeaux au patronat et aux plus riches. Vis-à-vis de ceux-là, Macron n’a aucune réticence à jouer au père Noël : pour chacun des cent Français les plus riches, les baisses d’impôts décidées par son gouvernement représenteront un cadeau de 1,5 million d’euros par an !

Avec ses ordonnances qui vident de tout contenu le Code du travail, Macron veut donner au patronat le droit de licencier encore plus facilement et de fixer salaires et temps de travail à sa guise. Dans chaque entreprise, les travailleurs vont devoir affronter de nouvelles offensives contre leurs conditions de travail.

Une journée d’action est appelée le 16 novembre par la CGT, FO et Solidaires contre la politique du gouvernement. Les travailleurs doivent se saisir de cette occasion pour se faire entendre.

Pour faire respecter leur droit à un emploi et à un salaire permettant de vivre correctement, ils devront se mobiliser comme ceux de Guyane, en manifestant, en faisant grève et en se montrant prêts à mener une lutte déterminée.

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