Crise financière : le krach annoncé01/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2570.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise financière : le krach annoncé

« Et si nous étions à la veille du krach ? », titrait un éditorialiste du journal Les Échos, trente ans presque jour pour jour après le « lundi noir » du 19 octobre 1987 qui avait vu la Bourse de New York chuter de 22 %.

Rédigé en des termes plus feutrés, un récent rapport du FMI (Fonds monétaire international) sur la stabilité financière dans le monde est tout aussi alarmiste. « Il y a trop d’argent en quête de trop peu d’actifs rentables », explique le FMI. Les chiffres sont « spectaculaires » et « parfois même un peu effrayants », notent Les Échos. Les États-Unis viennent de connaître onze mois de hausse d’affilée en Bourse, « du jamais vu depuis 1959 », et la Bourse du Japon est « au plus haut depuis vingt-et-un ans ». La spéculation a connu une forte accélération qui a permis aux actionnaires de la planète d’amasser en une semaine 800 milliards de dollars supplémentaires. Leurs portefeuilles boursiers cumulés contiennent 88 000 milliards de dollars, « un sommet historique, plus que le PIB mondial ! »

Le FMI s’inquiète du niveau de l’endettement. Pour les pays du G20, les dettes cumulées des entreprises, des ménages et des États dépassent les 135 000 milliards de dollars, plus de deux fois leur produit intérieur brut (PIB).

L’origine de cet endettement, le FMI la connaît parfaitement : depuis la crise de 2008, les États n’ont cessé d’injecter massivement de l’argent dans les circuits financiers. Les dirigeants des banques centrales expliquent régulièrement qu’il n’est pas « sain » pour l’économie que le robinet monétaire reste grand ouvert et qu’il serait nécessaire de le fermer un peu.

Mais dès qu’ils commencent à prendre des décisions dans ce sens en renchérissant un peu le crédit, cela provoque un affolement sur les marchés financiers et la menace d’un krach se profile très rapidement à l’horizon. Du coup, les États continuent d’alimenter le système financier tout en sachant que cela accroît la menace de voir les mouvements spéculatifs provoquer son effondrement.

Dès lors, la question n’est plus de savoir si un prochain krach financier se produira, mais quand et de quelle façon.

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