À Toulouse, la solidarité25/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2569.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À Toulouse, la solidarité

Depuis une dizaine de jours, le collectif AutonoMIE 31, qui rassemble autour de militants près de 70 mineurs isolés étrangers, occupe un hôtel au nord de Toulouse. Une partie d’entre eux y est hébergée, tandis que le lieu devient un point de rencontre pour tous.

Cette occupation n’est certes pas la solution d’accueil idéale, à la merci d’une expulsion décidée par le préfet, mais elle évite à ces jeunes migrants, sans famille et sans attache en France, de se retrouver seuls à la rue. En effet, leur situation en Haute-Garonne s’est particulièrement dégradée depuis que le conseil départemental socialiste a décidé en avril 2016 la fin de leur prise en charge systématique, gelant le budget qui y était consacré.

Désormais, lorsqu’un migrant mineur et isolé se présente au conseil départemental pour être aidé, il est renvoyé vers le Ddaeomi, une structure gérée par une association à laquelle le département a sous-traité la charge de trier les jeunes. Et les demandes des jeunes originaires d’Afrique subsaharienne sont presque toujours rejetées.

Les jeunes témoignent ainsi : « Ce que nous avons vécu au Ddaeomie ressemble fort à du racisme. Ce n’est pas un endroit sérieux : ils font des demandes d’asile à la préfecture sans notre consentement. Ils ne croient même pas au nom qu’on leur donne. On veut faire savoir que le Ddaeomie n’est pas là pour nous aider, mais pour faire de l’argent sur notre tête. »

Le collectif intervient à leur sortie du Ddaeomie pour trouver un hébergement, les nourrir, leur proposer des cours de français et les accompagner dans les démarches juridiques pour contester la décision du conseil départemental de ne pas reconnaître leur minorité.Comble de l’absurdité, devant le tribunal, les jeunes obtiennent généralement gain de cause et sont alors pris en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance du… conseil départemental !

L’attitude du conseil départemental de Haute-Garonne est antimigrant au même titre que celle de l’État.

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