SNCF – Nantes : en lutte pour les salaires et les embauches25/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2569.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF – Nantes : en lutte pour les salaires et les embauches

Depuis des années, la SNCF emploie des cheminots avec des contrats précaires : emplois jeunes, CDD, intérim, CDD senior etc. La gare de Nantes ne fait pas exception. Là aussi, les emplois précaires se sont multipliés tout le long de l’année, aux guichets, à l’accueil, au service qui s’occupe des personnes handicapées et même dernièrement au contrôle.

Les salariés en CDD ont des contrats qui vont d’une seule journée à plusieurs mois, suivant les besoins en personnel de la SNCF. Dernièrement, certains ont alerté leurs délégués du personnel quand ils se sont aperçus qu’ils gagnaient moins que le smic. Il est donc facile de comprendre pourquoi la SNCF exploite au maximum ce créneau d’emplois précaires.

Pourtant, régulièrement en gare, l’embauche en CDI ou au statut cheminot de ces travailleurs en CDD a été obtenue suite à des grèves locales ou nationales. En 2014, huit d’entre eux étaient embauchés à la fin de la grève contre la réforme ferroviaire. En 2015, en même temps que le maintien des agents de départ après plusieurs journées de grève, un CDD était régularisé en CDI. En 2016, la SNCF a été obligée de recruter huit travailleurs qui avaient des contrats précaires, dont certains étaient illégaux vis-à-vis du Code du travail.

Dans le même temps, depuis quelques mois, la gare de Nantes est en pleins travaux dans le cadre d’un projet énorme qui devrait coûter plusieurs centaines de millions d’euros. Les travaux vont durer plus de deux ans et déjà les conditions de travail des cheminots de la gare en sont très dégradées.

Il y a quelques semaines, un énorme bouchon a bloqué la circulation de centaines de voyageurs dans le grand souterrain qui dessert toutes les voies. Cela a entraîné des traversées de voie par des voyageurs qui auraient pu provoquer des accidents.

Après une première journée de grève début juillet, la direction a bien senti que le mécontentement monte à l’Escale, le service en gare qui renseigne et aide les voyageurs à prendre leur train. Elle a donc décidé d’attribuer jusqu’à la fin de l’année une prime pour travaux. Cette prime est en pourcentage du salaire, et elle est donc plus importante pour un cadre que pour un jeune cheminot avec un salaire au niveau du smic. Sachant que cette prime sera d’à peine un euro par jour, le mécontentement est encore monté d’un cran, certains ont même déchiré le papier à ce sujet devant le nez du chef qui venait de leur remettre !

De son côté, la direction n’hésite pas, elle, à s’organiser des séjours à Amsterdam et ailleurs, tous frais payés par la SNCF. Souvent le midi, le restaurant est aussi offert aux dirigeants qui participent à des réunions de travail. Alors chacun voit bien que les moyens existent pour embaucher et augmenter les salaires !

C’est pourquoi depuis le début du mouvement contre la loi travail de Macron, ce service est bien plus mobilisé que d’habitude. Les journées de grève du mois de septembre ont été bien suivies. L’idée est alors venue qu’une nouvelle journée de grève était nécessaire pour réclamer la régularisation des collègues en contrats précaires et un minimum de 5 euros par jour de travail en plus sur le salaire et pour tous, ce qui correspondrait à une augmentation de 100 euros par mois.

Vendredi 20 octobre, une nouvelle journée de grève a donc eu lieu et elle a été encore mieux suivie que les précédentes. Cette fois une assemblée générale de grévistes a eu lieu. La direction a même dû descendre du Mans sur Nantes pour essayer de remplacer les grévistes.

Devant la réussite de cette journée et malgré le fait que la direction ne veut rien lâcher pour le moment, le moral est monté d’un cran. La solidarité et la cohésion qu’apporte la grève renforcent les cheminots de la gare, déterminés à ne pas s’arrêter là.

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