Mondadori – Montrouge : la blague ne passe pas18/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2568.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mondadori – Montrouge : la blague ne passe pas

La colère des salariés du groupe de presse Mondadori de Montrouge a éclaté après qu’ils ont reçu par erreur un mail insultant de la part de la DRH. Mondadori, branche française du géant de l’édition italienne du même nom, propriété du groupe Berlusconi, est éditeur de plus de trente magazines tels que Closer, Grazia, Science et vie, TéléStar, l’Ami des jardins.

Vendredi 6 octobre, après un mail avertissant les salariés qu’une entreprise de dératisation interviendrait le week-end, la DRH s’est crue drôle en répondant : « Je vous envoie dès ce soir la Ligue de défense des rongeurs et saisis le CHSR (Comité d’hygiène et de sécurité des rongeurs.) » Sauf que la facétieuse DRH n’a pas appuyé sur le bon bouton. Résultat : tous les salariés ont pu apprécier l’humour de la direction.

Il faut savoir qu’un audit a été demandé par le CHSCT suite à trois jours de grève au printemps dernier, pour exprimer le mécontentement : pas de remplacement des départs, surcharge de travail pour ceux qui restent, emplois d’autoentrepreneurs sur certains postes, politique du rendement, avec jusqu’à sept articles par jour à rédiger pour le web.

Brimades, insultes de managers, c’en était trop ! À tel point que Le Canard enchaîné s’en est fait l’écho. Les salariés ont donc débrayé jeudi 12 octobre. Et c’est à plus de 200 sur 800 qu’ils sont montés à l’étage de la direction, en colère, pour demander des excuses. La DRH étant absente, c’est le directeur lui-même qui a dû répondre. Fort mal à l’aise, il a justifié l’absence d’excuses par le fait que « seulement quatre jours s’étaient écoulés ». Il s’est entendu répondre : « Si, nous, on mettait quatre jours à rendre un article, on serait licencié », mais n’a pas trouvé mieux que d’applaudir crânement.

Pour le directeur : « C’est la crise, il faut se donner tous les moyens de l’affronter et c’est normal que certains craquent ». En clair : à la guerre, il y a des pertes dans les rangs des salariés.

Mais ceux qui ont par deux fois déjà manifesté leur colère ont compris qu’il n’y a que le rapport de force qui peut sauver leur peau. Alors, rira bien qui rira le dernier ?

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