Macron et le chômage : florilège de mensonges patronaux18/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2568.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Macron et le chômage : florilège de mensonges patronaux

Dans son monologue du dimanche soir 15 octobre, Macron a présenté la formation et l’apprentissage comme des solutions miracles au drame du chômage. Il ne s’agit même pas d’une nouvelle trouvaille de sa part. Tous les présidents avant lui ont entonné le même refrain et réformé l’apprentissage et la formation, sans évidemment faire diminuer le nombre de chômeurs.

Pour faire avaler son discours, Macron a menti sur les chiffres, en affirmant que 80 % des apprentis trouvaient un emploi à la fin de leur formation. Ce pourcentage ne concerne que ceux ayant fait un master ou un BTS. Moins de 60 % des autres trouvent un emploi. Et ils sont plus de 30 % à rester au chômage après leur apprentissage.

En fait, les réformes de l’apprentissage ont surtout accordé des avantages financiers aux entreprises. Aujourd’hui, pour prendre pendant quelques mois, voire trois ans, un apprenti payé entre 25 et 75 % du smic en fonction de son âge et de son ancienneté, un patron se voit exonéré de quasiment toutes les cotisations sociales. En plus, il profite d’aides multiples et cumulables, variables en fonction de la taille de l’entreprise. En revanche, toutes les entreprises, même les plus grandes, profitent d’un crédit d’impôt pour chaque apprenti. Dans ce domaine comme dans tous les autres, les discours sur le chômage servent juste à inventer de nouvelles façons d’aider le patronat.

Malgré cela, les patrons réclament encore plus et déclarent que le système est bien trop rigide, puisqu’ils doivent respecter des règles sur la santé et la sécurité des mineurs qui travaillent pour eux.

Un autre volet du soliloque de Macron concernait donc la formation, reprenant le refrain le plus réactionnaire qui consiste à expliquer le chômage par le manque de formation des chômeurs. Une des multiples façons de rendre les travailleurs responsables de leur sort est d’exonérer les patrons pour ce fléau dont ils sont les seuls coupables. Et, là encore, le mépris accompagne le mensonge. En réalité, un an après l’obtention de leur diplôme, 40 % des jeunes ayant bac + 5 ans sont au chômage. Macron promet 15 milliards pour la formation des chômeurs de longue durée. La seule incertitude est le chemin par lequel cet argent se retrouvera dans la poche des capitalistes.

Finalement, on en revient à ce que chaque travailleur sait bien : la formation n’a rien à voir avec la volonté ou pas des patrons d’embaucher. Pour combattre le chômage, il faudra contraindre le patronat à embaucher, quitte à partager le travail entre tous sans perte de salaire.

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