Derichebourg – Marseille : les éboueurs se défendent par la grève18/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2568.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Derichebourg – Marseille : les éboueurs se défendent par la grève

Débutée le 11 octobre, une grève des éboueurs se poursuit à Marseille, donnant à nouveau à la ville et aux communes voisines le visage d’une décharge à ciel ouvert.

Les éboueurs veulent garder leurs conditions de salaire et de rémunération précédentes. Ils réclament en outre, et à juste titre, le paiement des jours de grève. Depuis le 1er septembre, pour assurer la collecte des déchets des 2e, 15e et 16e arrondissements de Marseille, la métropole a remplacé les entreprises Veolia et Nicollin par Derichebourg. Comme l’a expliqué un militant de FO : « On nous avait promis que nos avantages collectifs et individuels seraient maintenus. Mais il n’en est rien. On nous enlève des primes, des acquis historiques, des fériés compensés ; et les promesses d’embauches d’intérimaires ne sont pas tenues. »

Mercredi 11 octobre au matin, les quelque 250 grévistes ont bloqué deux centres de transfert, et les 8 000 tonnes de déchets collectés dans la matinée sur les 17 communes de Marseille métropole n’ont pu être déchargées dans les trains qui doivent les convoyer jusqu’à l’incinérateur de Fos-sur-Mer.

Depuis, les centres sont restés bloqués. La direction a eu beau envoyer des gros bras pour empêcher les grévistes de se réunir et pour tenter de les chasser des centres de transfert, ils tiennent bon. La métropole a engagé deux recours en justice contre les grévistes. Dimanche 15 octobre, Jean-Claude Gaudin, son président et maire de Marseille, a sommé le préfet de faire libérer l’accès des centres de transfert.

La direction de Derichebourg pour sa part prétend que rien n’aurait changé pour les salariés et qu’ils bénéficieraient de conditions de travail favorables et de salaires oscillant entre 2 250 euros et 2 530 euros brut, pour des journées de travail qui « dépassent rarement les quatre heures par jour ».

Un travailleur, sur un piquet de grève, rétorquait très en colère : « On touche plus de 2 000 balles par mois ? C’est n’importe quoi. Sans les primes, je suis à peine à 1 600, et j’ai de l’ancienneté. S’ils me donnent ce qu’ils disent dans le communiqué, je reprends le travail tout de suite et je fais deux jours d’affilée ! »

Malgré le grave désagrément de l’abondance des ordures sur les trottoirs, bien des Marseillais comprennent l’action des grévistes.

Et même si les grévistes, après une entrevue en préfecture, ont débloqué les centres de transfert sauf celui qui les concerne, ils continuent la grève.

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