Contre les migrants : un refrain d’extrême droite18/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2568.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre les migrants : un refrain d’extrême droite

Répondant aux questions de Gilles Bouleau sur la sécurité, suite aux meurtres de deux jeunes filles devant la gare Saint-Charles à Marseille le 1er octobre, Macron a délibérément fait un amalgame ignoble entre l’acte barbare d’un individu et les migrants en situation irrégulière, assimilés à des délinquants.

Posant au protecteur de la population, alors que les ordonnances qu’il vient de signer vont plonger l’ensemble des salariés dans l’insécurité permanente, Macron a déclaré que tous les étrangers en situation irrégulière qui commettent un délit quel qu’il soit seront désormais expulsés. En clair, cela signifierait qu’un simple vol à l’étalage entraînerait pour un sans-papiers son expulsion immédiate.

Macron en a profité pour flatter les préjugés les plus crasses sur le prétendu laxisme de la justice ou encore le renoncement des autorités en matière d’expulsion. Comme si la loi n’autorisait pas déjà les préfets à signer un arrêté d’expulsion à l’issue d’une condamnation en cas de menace grave à l’ordre public. Comme si un juge ne pouvait pas déjà décider d’une interdiction de séjour en cas de crime, voire de certains délits particulièrement graves. Comme si l’État français n’expulsait pas déjà des dizaines de milliers de migrants chaque année, qui n’ont à se reprocher que de n’avoir pas les bons papiers. L’État français est d’ailleurs régulièrement condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour le non-respect des droits élémentaires des migrants.

Le discours de Macron caricature en pire la démagogie que Sarkozy déployait en 2012, défenseur d’une double peine à l’égard des migrants, d’abord judiciaire, suivie d’une expulsion. Annoncer vouloir intensifier les expulsions est surtout un geste politique en direction des électeurs les plus réactionnaires, qui voyaient d’un bon œil cette revendication inscrite dans le programme du Front national à l’élection présidentielle.

Macron aime à se présenter comme un homme politique novateur. Mais il ressert les recettes éculées de ses prédécesseurs. Serviteur assumé des riches, il s’en prend à ceux qui peuvent le moins se défendre, pour tenter de détourner sur eux la colère de l’ensemble des travailleurs frappés par sa politique antiouvrière.

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