Leur société

Après avoir comblé les riches : le président visite les pauvres

À l’initiative d’associations caritatives, le 17 octobre est devenu la Journée mondiale du refus de la misère. Non pas que la misère soit tolérable les 364 autres jours, mais les associations ont choisi cette date pour dénoncer, chiffres à l’appui, les ravages de la pauvreté, y compris dans les pays les plus riches.

Ainsi, en France, 14 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, dont trois millions d’enfants. Mais il paraît que le président Macron en personne, accompagné de la ministre de la Santé et des Solidarités, s’est penché sur le problème. Il est allé visiter de vrais pauvres, se risquant en banlieue, et il va consulter des « acteurs de la lutte contre la pauvreté » pour mettre au point une stratégie.

Celle de Macron ne brille pas par son originalité. Ayant constaté que les pauvres naissent essentiellement dans les familles pauvres, le président propose de leur apprendre à réussir par le biais de l’école. Quelle nouveauté, et surtout quelle efficacité, au moment où les travailleurs de l’éducation constatent, année après année, l’insuffisance des moyens dont ils disposent !

La Journée de refus de la misère étant passée, Macron en a terminé avec la lutte contre la pauvreté et peut revenir à ses occupations normales. Son budget, qui prend dans les services publics utiles à la population pour financer les cadeaux aux capitalistes, est en discussion. Les ordonnances facilitant les licenciements, les baisses de salaire, l’exploitation des travailleurs sont en application. Les attaques contre le logement social sont à l’ordre du jour. 150 000 des travailleurs les plus pauvres, dits en contrats aidés, sont jetés à la rue. La chasse aux chômeurs est à nouveau ouverte. Puis l’hiver viendra, et on s’apercevra que l’on meurt encore de froid dans les rues Et, pauvres parmi les pauvres, les enfants roms ou migrants sont pourchassés, privés d’école, de toit, de tout, même de la compassion mensongère du président.

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