Amiante : l’impunité des coupables18/10/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/10/p11_Manif_amiante_4_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C270%2C5184%2C3186_crop_detail.jpg

Leur société

Amiante : l’impunité des coupables

1300 personnes ont manifesté à Paris vendredi 13 octobre, à l’appel de l’Association nationale des victimes de l’amiante, l’Andeva, appel auquel s’était joint Lutte ouvrière. Cette manifestation était en priorité une protestation contre l’arrêt des poursuites judiciaires engagées suite aux plaintes des victimes de l’amiante et de leur famille.

Illustration - l’impunité des coupables

En effet, ces derniers mois, la cour d’appel de Paris et le parquet ont annulé une série de mises en examen des empoisonneurs industriels et de leurs complices étatiques. À la demande du parquet, sous les ordres de l’État et donc du gouvernement, ces instances juridiques se préparent même à prononcer un non-lieu général pour tous ceux qui sont poursuivis au pénal, mis en examen pour empoisonnement massif par l’amiante. Ainsi donc, les responsables des 100 000 morts ou plus par empoisonnement à l’amiante, ce qu’on est bien obligé de qualifier d’assassinat, seraient blanchis par la justice.

L’interdiction de l’amiante, enfin édictée en 1997, avait été obtenue à la suite du combat courageux mené par des associations contre le grand patronat. Au fil des ans, celui-ci a tout fait pour mentir sur les risques encourus par les travailleurs soumis aux poussières d’amiante, avec le soutien de certains scientifiques et des gouvernements successifs, dont ceux de gauche.

L’onde de choc du scandale s’est amoindrie au fil des années. Les indemnisations ont été limitées et contenues autant que possible, en particulier sur décision de Martine Aubry. Et les tribunaux se sont montrés de moins en moins compréhensifs à l’égard des victimes, ou de leurs ayants droits, car au fil des années les empoisonnés sont morts.

L’État et les gouvernements ont tout fait pour paralyser le déroulé des plaintes pénales pour empoisonnement. Pour finir, l’État a destitué la juge qui avait porté à bout de bras, contre vents et marées, les plaintes des victimes. Aujourd’hui, il voudrait que l’appareil judiciaire enterre définitivement cette affaire et qu’on laisse en paix tout le beau monde des empoisonneurs et de leurs complices. Pour tous ces gens-là, 100 000 victimes ne pèsent pas face à la course au profit.

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